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Burundi : la recherche agronomique sur le haricot fait face à beaucoup de défis

Xinhua | 20.11.2015 09h35

La recherche agronomique sur la légumineuse "haricot" fait face à beaucoup de défis au Burundi, a déclaré à Xinhua M. Dieudonné Nahimana, directeur général de l'Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU).

La première contrainte est l'insuffisance de la quantité de haricot produite au Burundi, a affirmé M. Nahimana, qui s'exprimait en marge d'un atelier de lancement et de planification des antennes locales des projets CIAT (Centre International d'Agriculture Tropicale) et PABRA (Panafrican Beans Research Alliance ; Alliance Panafricaine de Recherche sur le Haricot) "(PABRA), financés par l'organisation internationale "Suisse Development Corporation" (SDC).

C'est un défi majeur, a--til expliqué, en précisant que le haricot est la légumineuse la plus consommée au Burundi et qui se trouve au cœur du plat de résistance à travers le pays.

Le second défi, qui n'est pas des moindres, a-t-il ajouté, est la forte sensibilité de cette légumineuse aux maladies des ravageurs et surtout au "stress" hydrique.

"Vous savez quand vous cultivez le haricot sur une terre ne renfermant pas suffisamment d'eau, automatiquement la culture sèche. Donc, tout cela constitue des défis se trouvant sur notre parcours ; d'où nous espérons, avec ces nouveaux projets, développer des variétés qui résistent au stress hydrique et à différentes maladies ravageurs", a-t-il explicité.

Le Burundi, a-t-il poursuivi, ambitionne aussi développer des variétés de cette légumineuse, qui produisent plus sur une petite surface.

Si le Burundi parvient à lever ces défis, il parviendrait à nourrir les 10 millions de populations burundaises dont près de 99% se nourrissent de haricots.

Le projet PABRA, a-t-il révélé, va appuyer le Burundi dans la production des semences de haricot qui tolèrent le stress hydrique, tandis que le projet CIAT permettra de développer des variétés de cette légumineuse, dotées de capacités pour produire plus sur une petite superficie et pour résister aux maladies des ravageurs.

Les projets PABRA et CIAT, a fait savoir par ailleurs M. Nahimana, seront exécutés au cours du quinquennat 2015-2019 avec un financement d'un million de dollars américains fourni par SDC en vue d'apporter une valeur ajoutée à la recherche agronomique dans le secteur burundais des légumineuses dont le haricot.

Pour sa part, Mme Capitoline Ruraduma, experte de la recherche sur les légumineuses au sein de l'ISABU, a indiqué à Xinhua qu'au niveau des recherches déjà faites sur le haricot au Burundi, le pays abrite déjà beaucoup de variétés améliorées déjà mises au point.

Ces résultats, a-t-elle précisé, ont été atteints grâce aux techniques de fertilisation et de tuteurage, particulièrement pour le haricot volubile, trois fois plus productif que le haricot nain.

Selon l'experte, dans un pays comme le Burundi qui fait face à la question de surpeuplement dans certaines régions et à l'amenuisement des terres, la promotion du haricot volubile, de par sa richesse en micronutriments, constitue une des voies prometteuse pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritutionnelle.

Le Burundi se heurte à un problème crucial de malnutrition, a-t-elle souligné avant de rappeler que la dernière enquête démographique et de santé (EDS) réalisée en 2010, a fait état d'un taux de malnutrition de 58%.

Pour contribuer à faire reculer la malnutrition au cours des prochaines années, l'experte Ruraduma a plaidé aussi pour l'intensification de la culture du haricot riche "bio fortifié" (riches en micronutriments) et des différentes variétés adaptées à diverses écologies burundaises dont celles résistantes à la sécheresse.

Le nouveau ministre burundais de l'Agriculture et de l'Elevage, Déo Guide Rurema, a émis l'espoir que ces projets vont contribuer à une "amélioration sensible" de la production agricole.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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