Dernière mise à jour à 16h51 le 11/12
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme au Burundi a révélé jeudi qu'il a pu dénombrer à peu près 300 personnes tuées au cours de la crise que traverse le Burundi depuis les élections de 2015, lors de la célébration de la Journée Internationale des Droits de l'Homme ce 10 décembre 2015.
"Nous avons dénombré à peu près 300 morts depuis le début de la crise de cette année 2015. Mais au-delà des 300 morts, il y en a certes plus. Il faut voir aussi que la pauvreté tue beaucoup plus de gens que les balles ou les jets de grenades", a indiqué Patrice Vahard, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l'Homme au Burundi, soulignant que "les victimes de cette situation sont certainement innombrables au-delà de ces quelques chiffres".
Il a indiqué que ces morts ne peuvent en aucun cas se justifier et qu'elles constituent pour lui une frustration car, a-t-il dit, "il est possible qu'on inscrive et qu'on présente l'image du Burundi d'une manière beaucoup plus reluisante que celle-là".
Il a déploré également les pertes en vie humaines que subissent les forces de l'ordre et de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions régaliennes, regrettant en même temps la montée en puissance, surtout ces deux derniers mois, des groupements armés ou des groupes d'hommes armés non encore identifiés.
Aux autorités burundaises, aux opposants au troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza élu alors que l'opposition, une partie de la société civile, de son parti CNDD FDD et de la communauté internationale s'y étaient farouchement opposés, aux journalistes et aux burundais, il a demandé de toujours privilégier l'inclusion et la liberté.
"Je pense que l'inclusion et la liberté sont socialement et économiquement plus rentables que l'exclusion et la restriction des espaces démocratiques", leur a-t-il lancé.
Il a également plaidé pour les medias et la société civile en demandant aux autorités de leur permettre de jouer pleinement leurs rôles de citoyens tout en les tenant à la fois responsables de toutes les déviances conformément à la loi.
Jusqu'aujourd'hui, plusieurs sources disaient que les personnes tuées au cours de cette crise oscillaient autour de 200.