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Burundi: les taux de mortalité maternelle et infantile sont encore "extrêmement" élevés

Xinhua | 11.12.2015 08h54

Les taux de mortalité maternelle et infantile sont encore extrêmement élevés, a déclaré jeudi soir à Bujumbura Mme Jacqueline Ndabagirire, experte en santé publique au programme national de santé et de la reproduction(PNSR).

"Le Burundi enregistre un taux extrêmement élevé de femmes qui meurent par an pendant la grossesse ou l'accouchement, soit 500 décès pour 100.000 naissances vivantes. Cette situation est aggravée par un niveau élevé du taux de mortalité infantile pendant l'accouchement, à savoir 59 décès pour 100.000 naissances vivantes", a précisé l'experte Ndabagirire lors d'un atelier-média.

L'atelier a été organisé dans le cadre de la semaine dédiée à la "campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle et infantile en Afrique" (CARMMA) prévue du 7 au 11 décembre 2015 avec comme thème central retenu: "Elever CARMMA à un niveau supérieur pour mettre un terme à la mortalité maternelle et infantile évitable en Afrique d'ici 2030".

Lancée le 7 mai 2009 à Addis-Abeba(Ethiopie) par la conférence des ministres africains de la Santé, la CARMMA est une initiative de la Commission de l'Union Africaine(CUA) visant une réduction de la mortalité maternelle et infantile avec comme slogan fédérateur suivant: "l'Afrique soutien qu'aucune femme ne devrait mourir en donnant vie". Pour sa part, le Burundi a adhéré à la CARMMA le 19 juillet 2011 lors d'une cérémonie solennelle organisée en province de Muramvya (centre du pays).

Le Burundi fait face à des défis majeurs en santé maternelle et infantile (SMI) ainsi qu'en santé de la reproduction(SR), a souligné l'experte Ndabagirire en se référant aux résultats de la dernière enquête sur la démographie et la santé (EDS) réalisée en 2010 sur l'ensemble du territoire national.

Sur ce, elle a cité le taux de fécondité très élevé (6,4 enfants par femme), le taux élevé de besoins non satisfaits en planification familiale "PF"( 31%), la maternité précoce des adolescentes (11% deviennent des mères dans la tranche de 15 à 19 ans), le taux élevé des accouchements en milieu "non hospitalier" ou à domicile ( 34%), le faible taux en consultation prénatale ( seulement 16,9% en 2014) et le faible taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois(31%).

Par ailleurs, l'experte Ndabagirire a révélé que plus de 360.000 femmes meurent chaque année dans le monde entier en raison de complications pendant l'accouchement, tandis que 99% de ces décès maternels surviennent dans des pays en développement.

On estime par ailleurs, a-t-elle ajouté, qu'en 2010, 1 enfant sur 22 est mort avant sa première année d'existence; soit 6,2 million d'enfants morts dans le monde avant l'âge d'une année.

La plupart de ces décès infantiles ont lieu dans les pays en développement en général et en Afrique Sub-saharienne "qui concentre à elle seule 46% de ces décès, alors qu'elle n'abrite que 16% de la population mondiale", a-t-elle fait remarquer.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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