Dernière mise à jour à 09h46 le 08/12
Un système d'alerte régionale contre le choléra devrait être mis en place sous forme d'une synergie entre les pays des Grands Lacs, a affirmé récemment Sophie Léonard, chef en charge de la santé et de la nutrition à la représentation de l'UNICEF-Burundi.
Au cours d'une interview accordée à Xinhua, cette experte en médecine de santé publique, a révélé qu'actuellement, des informations concordantes font état de quelques cas suspects de résurgence du choléra au Burundi et dans des pays directement limitrophes comme la Tanzanie et la République Démocratique du Congo (RDC).
Le choléra est une maladie qui se présente sous forme d'une diarrhée aqueuse très abondante et pouvant amener le malade à tomber rapidement dans une déshydratation mortelle dans une fourchette de 30 à 50% de cas, a-t-elle expliqué en précisant que selon l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS), son potentiel de contagiosité fait qu'un seul cas déclaré suffit pour déclencher une épidémie.
Pour l'UNICEF, a-t-elle recommandé, une synergie régionale, en jouant à la fois sur le front de la prévention et du traitement, est plus que nécessaire pour une meilleure maîtrise des épidémies récurrentes, car on trouve du choléra dans tous les pays se trouvant autour du lac Tanganyika.
En général, a-t-elle fait remarquer, quand des cas de choléra sont déclarés en RDC ou en Tanzanie, étant donné les mouvements de populations au niveau des frontières communes avec ces pays, le risque est grand de les voir envahir le Burundi.
La vulgarisation du système d'alerte régionale serait primordiale pour une action anticipative contre l'extension du choléra dans l'espace et dans le temps, a souligné Dr Léonard en précisant que la préparation de la réponse dans les provinces burundaises frontalières, serait une véritable avancée dans la lutte engagée contre le choléra.
Dans un élan d'amélioration de la réponse, l'UNICEF-Burundi est en train d'expérimenter une formule non encore totalement fonctionnelle à travers l'équipement en téléphones mobiles aux agents des centres de santé se trouvant dans les zones à risque de choléra, avec un numéro "vert" pour informer, en temps réel, sur les cas suspects au niveau de cette maladie.
Le Burundi a connu en juillet dernier une recrudescence de cas de choléra, favorisée par le rapatriement de Tanzanie des récents réfugiés burundais provoqués par l'éclatement d'une nouvelle crise politico-sécuritaire fin avril 2015.