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Tunisie : premier congrès constitutif du parti majoritaire Nidaa Tounes sur fonds de crise de leadership

Xinhua | 11.01.2016 16h40

Le parti Nidaa Tounes (Appel de Tunisie), parti fondé en 2012 par le président tunisien Béji Caïd Essebsi, a tenu dimanche son premier congrès constitutif depuis sa création. Un congrès censé, certes, préparer un congrès électif en juillet prochain, mais tenu sur fonds de crise aigüe autour de son leadership.

Tenu à Sousse (principale province côtière à l'est du pays), le congrès constitutif de Nidaa Tounes a été inauguré par M. Caïd Essebsi en personne lors d'une cérémonie d'ouverture démarquée par la présence "spectaculaire" de Cheikh Rached Ghanouchi, chef du parti islamiste Ennahdha (Renaissance), principal allié de l'Appel de Tunisie au pouvoir.

A l'issue d'une brève allocution - ayant succédé à celle de M. Caïd Essebsi - le numéro un du parti islamiste (deux poids parlementaire à l'Assemblée des représentants du peuple, soit 69 sièges) a été remarquablement applaudi dans une salle peuplée de pas moins de 1.000 congressistes et partisans du Nidaa Tounes, a pu constater un journaliste de Xinhua.

Les congressistes ont fini, après certaines ruptures fautes de consensus autour de la représentativité des jeunes - par annoncer la composition du nouveau secrétariat général du parti formé de 14 membres notamment le fils du président de la République Hafedh Caïd Essebsi, secrétaire national chargé de la direction exécutive.

Parmi les secrétaires nationaux de ce parti figurent l'actuelle ministre du Tourisme Salma Elloumi (chargée de la trésorerie) et le directeur du cabinet présidentiel Ridha Belhadj.

Depuis sa création officielle, le parti Nidaa Tounes traversait tout au long des trois dernières mois une "tornade interne" qualifiée par des observateurs des plus violentes vu ses impacts et fissures engendrées sur la façade du parti vainqueur des dernières élections législatives et présidentielle tunisiennes.

En effet, un bras de fer politique a été déclenché entre deux clans au sein de ce parti qui se veut leader du social-libéralisme tunisien avec des racines nationalistes-progressistes : un clan dirigé par Essebsi juniors (Hafedh Caïd Essebsi) accusé d'avoir la soif de succéder à son père face à un autre réuni autour de l'ex-secrétaire général Mohsen Marzouk démissionné en décembre 2015.

Ce dernier a réussi en un laps de temps à influencer une frange du bloc parlementaire du parti qui comporte en total 86 députés à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Entre novembre 2015 et janvier 2016, un total de 48 députés ont présenté leur démission au bloc Nidaa Tounes pour ainsi avancer l'éventuelle naissance d'un nouveau bloc parlementaire. D'où, un changement dans la physionomie de l'ARP sera plus que probable, selon des analystes politiques tunisiens.

Dimanche, soit le même jour de la clôture du congrès constitutif de Nidaa Tounes, l'ex-secrétaire général du parti M. Marzouk a annoncé lors d'un meeting populaire à Tunis le lancement d'une consultation nationale autour de la politique de son nouveau parti, dont le nom sera officiellement divulgué le 2 mars prochain.

Pas moins de 4.000 personnes, dont des députés dissidents de Nidaa Tounes et des personnalités politiques, ont assisté au meeting de M. Marzouk qui s'affiche capable d'assumer le "contrepoids" d'un parti ayant dévié, selon lui, ses principales valeurs et finalités politiques.

A la lumière de cette "fracture politique" au sommet du premier parti au pouvoir en Tunisie (qui dirige une coalition gouvernementale), la nouvelle "saison politique" en Tunisie s'avère assez disputée compte tenu de la naissance, le 20 décembre dernier d'une autre composante à savoir le parti "Al-Irada" (La Volonté), piloté par l'ex-président tunisien Moncef Marzouki.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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