Dernière mise à jour à 09h17 le 05/02
Le Président du Nigéria, Muhammadu Buhari, s'est exprimé mercredi devant le Parlement européen (PE), réuni en session plénière à Strasbourg, où il a appelé l'Union européenne (UE) à accroître son aide en matière de lutte contre le terrorisme.
Le Président du PE Martin Schulz a accueilli Muhammadu Buhari, élu président du Nigéria en mai 2015, en saluant "les réformes très importantes" qu'il a initiées, "particulièrement en matière de lutte contre le terrorisme face aux actes innommables du groupe terroriste Boko Haram".
Dans un discours longuement applaudi, M. Buhari a remercié les "nombreux Etats de l'UE qui se sont engagés pour aider à sauver les écolières de Chibok" dont l'enlèvement, en avril 2014, dans le nord-est du Nigéria, a soulevé une vague d'indignation mondiale.
En matière de lutte contre le terrorisme, "nous faisons tout ce qui est possible de faire", a assuré le Président nigérian devant les eurodéputés. " Les capacités de Boko Haram à lancer des offensives majeures sont réduites géographiquement", a-t-il affirmé.
Le 30 janvier dernier, au moins 85 personnes ont néanmoins été tuées dans l' attaque qui a frappé une localité proche de Maiduguri, dans le nord-est du Nigéria.
Depuis 2009, selon les chiffres de la Commission européenne, le groupe Boko Haram a fait plus de 20.000 morts au Nigéria et quelques 2,1 millions de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons dans le nord-est du pays. Le groupe Boko Haram sévit également dans les pays voisins comme le Cameroun, le Tchad et le Niger.
Lundi, des représentants de la communauté internationale, réunis au siège de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, ont promis de dégager 250 millions de dollars pour financer la Force d' intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8 700 militaires, policiers et civils mise sur pied pour combattre le mouvement islamiste.
Le Président nigérian s'est félicité de l'accord trouvé au sommet de La Valette, à Malte, en novembre dernier, qui prévoit une aide de 1,8 milliards de l'UE à l'UA. Il a assuré les parlementaires européens de son soutien dans la crise migratoire mais a aussi mis en exergue la nécessité d'une contribution renforcée de l'UE et l'intensification de la coopération en matière d'aide au développement pour lutter contre les "problèmes liés à la pauvreté, la maladie, le manque de développement technologique".