Dernière mise à jour à 10h30 le 02/07
L'Afrique du Sud a lancé vendredi un Livre blanc sur la migration internationale qui présente des principes clefs pour mieux gérer la migration dans le pays.
Le document définit les intérêts nationaux sud-africains en accord avec les principes constitutionnels, les objectifs de développement socio-économique et la sécurité nationale, a déclaré le ministre de l'Intérieur Malusi Gigaba lors de la présentation du Livre blanc au Freedom Park à Pretoria.
Le document équilibre les impératifs primaires du développement économique, de la sécurité nationale et des obligations internationales et constitutionnelles, selon M. Gigaba.
L'Afrique du Sud a le droit souverain de gérer la migration internationale dans ses intérêts nationaux, a expliqué le ministre.
"Nous devons gérer la migration internationale de façon à promouvoir les droits de l'homme, faire avancer le Plan de développement national, prendre en considération nos circonstances et nos contraintes de ressources, et assurer que toutes les personnes habitant en Afrique du Sud, les citoyens et les ressortissants étrangers, soient et se sentent en sûreté", a expliqué le ministre.
La politique sud-africaine de migration internationale doit être orientée vers l'Afrique et doit parler à la politique étrangère de la nation, a poursuivi M. Gigaba.
Une telle politique doit équiper l'Afrique du Sud pour qu'elle travaille avec les partenaires régionaux afin de libéraliser progressivement les mouvements, en accord avec les aspirations des habitants de notre continent, et permettre aux Africains de circuler librement en Afrique, a indiqué M. Gigaba.
"La migration est bien entendu une question morale qui tourne autour de la façon dont nous traitons nos invités et nos immigrants réguliers et irréguliers, ainsi que les demandeurs d'asile vulnérables et les migrants forcés", a-t-il ajouté.
Politiquement, la capacité d'un pays à déterminer qui peut entrer et sortir de son territoire, et à quelles conditions, est un aspect clef de la souveraineté nationale que les 200 pays et quelques qui forment le système étatique international retient, a expliqué M. Gigaba.
Il a insisté sur le fait que tout individu visitant, transitant ou résidant dans un pays a le droit à la protection ainsi qu'au traitement humain de la part du pays hôte.
La circulation des gens est une question clef de l'intégration régionale, en Afrique et dans d'autres régions du monde, a poursuivi M. Gigaba.
Dans un monde globalisé d'économies dynamiques et interconnectées, la capacité de gérer le flux migratoire est vital pour la compétitivité économique, a-t-il ajouté.
"Mais la migration internationale ne concerne pas seulement la strate prospère de l'économie. C'est également une question de développement", a noté M. Gigaba.
Les migrants africains ont dépensé environ 35 milliards de dollars en 2015, somme pratiquement équivalente à la somme totale de l'aide au développement reçue par l'Afrique sub-saharienne de la part de l'Organisation pour la Coopération et le Développement économique l'année précédente (36 milliards de dollars en 2014) et seulement 25% de moins que ce que l'Afrique a reçu de tous les pays (47 milliards de dollars en 2014), a déclaré le ministre sud-africain.
D'après la Banque mondiale, il y a 250 millions de migrants internationaux dans le monde, soit 3% de la population mondiale et plus que jamais auparavant.
La migration internationale est un phénomène naturel et largement positif qui, s'il est bien géré, peut apporter, apporte et apportera une contribution cruciale à la croissance de l'économie africaine et à la transformation de l'Afrique comme l'envisage l'Agenda 2063, modèle de développement fixé par l'Union africaine, a conclu M. Gigaba.