Mali : au moins huit morts à Kidal dans des affrontements entre groupes armés rivaux

Des affrontements entre éléments de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) et de leurs rivaux de la Plateforme (pro-gouvernementale) ont fait au moins huit morts jeudi dans la ville de Kidal, au nord du Mali, a-t-on appris des sources locales.

Les combats ont été violents et des armes lourdes, y compris des mortiers, ont été utilisées, a indiqué la MINUSMA (mission de paix de l'ONU), sans toutefois fournir un bilan.

Les deux mouvements signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali avaient trouvé dimanche dernier à Niamey, capitale du Niger, un terrain d'entente pour la gestion conjointe de la ville de Kidal, à l'issue d'une rencontre du 14 au 17 juillet dernier.

Selon la déclaration finale qui a sanctionné cette rencontre, les deux parties étaient d'accord pour un "mécanisme consensuel de gestion locale en attendant la mise en place des autorités intérimaires et les patrouilles mixtes prévues", prévues dans l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger.

La CMA et la Plateforme s'accusent mutuellement quant à l'origine des affrontements qui ont éclaté suite à l'arrivée, par le côté est de la ville de Kidal, des éléments de la Plateforme dans la ville en provenance de Tinzawatène dans le cercle d'Abeïbara, a confié à Xinhua un responsable du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, membre de la Plateforme).

Selon lui, "les éléments de la CMA, mécontents de l'arrivée des éléments de la Plateforme par le côté est de la ville, ont tiré sur eux".

Toujours selon le même responsable du Gatia, le contrôle du côté est de la ville de Kidal est assuré par la CMA et le côté ouest par la Plateforme, il estime qu'il a y a eu "au moins 8 morts parmi les combattants de la CMA" alors que du côté de Plateforme "on dénombre seulement des blessés".

Pour sa part, un porte-parole de la CMA a indiqué à Xinhua que "le bilan est de 3 morts parmi les combattants de la CMA et beaucoup de morts du côté du Gatia".

"Nous sommes dans un processus de paix. On n'avait pas besoin de ces affrontements. Le Gatia, je dis bien le Gatia, a violé le cessez-le-feu", a poursuivi le même porte-parole de la CMA.

Dans un communiqué, la MINUSMA "condamne fermement ces affrontements qui constituent une violation du cessez-le-feu. Elle appelle les responsables de ces confrontations à mettre fin immédiatement aux hostilités et tenir leurs engagements, conformément à tous les accords que leurs mouvements ont signés. La MINUSMA déplore vivement que ces combats aient mis en danger la population civile".

La MINUSMA a pris des dispositions pour assurer la protection de la population civile et la défense de son mandat. Elle utilisera à cette fin tous les moyens nécessaires conformément à la Résolution 2295 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies, ajoute le communiqué.