Dernière mise à jour à 08h56 le 24/08
L'armée nigériane a affirmé mardi avoir « mortellement blessé » Abubakar Shekau, le dirigeant contesté du groupe militant islamiste radical Boko Haram, dans un raid aérien. La crédibilité de l'annonce de l'armée nigériane, qui n'a donné aucun détail sur le lieu et les circonstances du raid, n'a pas pu être vérifiée. Les autorités nigérianes ont déjà, et à tort, rapporté la mort de Shekau dans ce qui s'était finalement avéré être des informations erronées ou des tentatives de montrer au peuple nigérian que l'offensive contre Boko Haram était un succès.
Boko Haram, qui a prêté allégeance au groupe militant État islamique (ISIS), dirige une insurrection contre les autorités nigérianes, principalement axée sur les régions de l'Adamaoua, de Borno et de Yobe, dans le Nord du pays, dans le but d'y créer un Etat islamique. Le groupe a perdu une grande partie du territoire qu'il avait occupé il y a 18 mois après une offensive militaire renforcée des forces nigérianes contre elle dans le Nord à majorité musulmane. Mais, dans le même temps, Boko Haram a continué à mener des attaques qui ont tué des milliers de personnes et enlevé des centaines d'autres.
Abubakar Shekau conduit cette insurrection depuis 2009 en dépit des affirmations antérieures ayant annoncé sa mort à plusieurs reprises et un quasi-silence depuis mars 2015, quand il a fait allégeance à l'Etat islamique et changé le nom officiel du groupe en celui d'Etat islamique de la Province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP). Il est apparu sporadiquement dans des messages audio et vidéo, mais les analystes ont mis en doute l'authenticité de la personne qui s'y présente comme étant réellement Abubakar Shekau.
Plus tôt ce mois-ci, l'Etat islamique a publié une déclaration dans son magazine Al-Naba, disant que Shekau avait été remplacé par Abou Moussab al-Barnawi, précédemment connu comme l'un des porte-paroles du groupe. Le chef du groupe terroriste avait ensuite dénoncé cette nomination, disant qu'il avait été « trompé » par l'Etat islamique, ce qui suggère une possible scission au sein de la direction du groupe djihadiste. Il y aurait également eu des conflits avec l'Etat islamique, en particulier du fait de son utilisation d'enfants kamikazes et de son penchant pour attaquer des sites utilisés par d'autres musulmans, bien que l'Etat islamique ait lui-même tué des centaines de musulmans sunnites et frappé des lieux saints musulmans éminents, comme la mosquée de Médine en Arabie Saoudite, qui est censée abriter la tombe de Mahomet.