Dernière mise à jour à 11h09 le 05/11
Le gouvernement et l'opposition en Côte d'Ivoire ont repris jeudi à Abidjan le dialogue politique, qui avait été interrompu unilatéralement le 11 août par une coalition de 23 partis de l'opposition.
La rencontre a eu lieu au cabinet du ministre chargé des Relations avec les institutions et du Dialogue politique, Jeannot Ahoussou Kouadio, avec sept points à l'ordre du jour, notamment le dégel des comptes proches de l'ex président Laurent Gbagbo, la libération de personnalités politiques en prison, le statut de l'opposition et les élections législatives.
Au nom de l'opposition, le président du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), Pascal Affi N'guessan, a déclaré à la presse que "la reprise fait suite aux actes significatifs posés par le gouvernement à travers le dégel des avoirs d'une dizaine de cadres du FPI et la libération de neuf prisonniers politiques".
"Nous avons estimé ces gestes comme suffisants pour reprendre le dialogue", a-t-il ajouté.
Pascal Affi N'guessan a annoncé la libération "dans les jours à venir" d'autres prisonniers.
"Pour pouvoir nous mettre d'accord sur les modalités et les listes, nous avons convenu d'organiser, très prochainement, une réunion spéciale sur la question. L'objectif est que tous ceux qui ne sont pas encore jugés ou condamnés retrouvent la liberté", a poursuivi le président du FPI.
L'opposition a marqué, selon M. Affi N'guessan, sa "vive préoccupation" relative aux élections législatives prévues en fin d'année.
A l'en croire, "à l'heure actuelle, le gouvernement ne semble pas avoir une idée précise du calendrier ni de la composition de la future assemblée en ce qui concerne le découpage électoral et le nombre de députés que devrait compter la nouvelle Assemblée nationale".
Sur le projet de nouvelle Constitution, l'opposition a proposé un "débat ouvert" à travers une "commission constitutionnelle" qui peut intégrer le comité d'experts mis en place par le président Alassane Ouattara mais avec des représentants de toutes les entités socio-professionnelles de la Côte d'Ivoire.
Le 11 août, l'opposition réunie de l'Alliance des forces démocratiques (AFD), menée par le FPI, avait annoncé la rupture du dialogue avec le pouvoir pour dénoncer le projet de nouvelle Constitution jugé "illégitime, illégal et antidémocratique", mais également la situation politique nationale marquée, entre autres, par la question des prisonniers de la crise post-électorale de 2010 et les élections législatives.