Dernière mise à jour à 15h26 le 17/12
Le président sud-africain, Jacob Zuma, a déclaré vendredi que la réconciliation n'est pas une chose aisée, tout en demandant à tous les Sud-Africains de se réengager pour la cause.
S'adressant à un rassemblement à Zeerust, province du Nord-Ouest, pour marquer la Journée nationale de réconciliation, M. Zuma a déclaré que les Sud-Africains célébraient les réalisations en matière de réconciliation, tout en notant que "la réconciliation est un processus à deux sens".
"Alors que les Noirs sont implorés d'accepter d'enterrer la douleur du passé et de passer à autre chose, les compatriotes blancs devraient également être prêts à accepter et à soutenir l'impératif de la transformation et de la réparation", a noté M. Zuma.
Il a exhorté les Sud-Africains à rejeter le racisme, le tribalisme, la xénophobie et toute autre sorte d'intolérance, regrettant que ces tendances surgissent de temps en temps.
Cette année, l'Afrique du Sud a connu une augmentation de propos et de crimes racistes. Au début de l'année, un ancien agent immobilier a fait les manchettes en exprimant son mécontentement face au nombre de personnes noires sur les plages publiques pendant les vacances du Nouvel An, les comparant à des "singes".
La mise en œuvre de mesures visant à "déracialiser" l'économie, comme l'autonomisation économique des Noirs, l'action positive et la réforme agraire, demeure essentielle pour que les Sud-Africains parviennent à une réconciliation propre et significative, a affirmé le président Zuma.
En 1995, le premier gouvernement démocratiquement élu en Afrique du Sud a déclaré le 16 décembre Journée nationale de réconciliation, dans le but de guérir une division douloureuse entre les noirs et les blancs.
"Nous venons d'un passé douloureux en tant que Sud-Africains. Nous avons été capables de bien progresser depuis 22 ans parce que nous avons pris cette décision consciente d'aller de l'avant, et de construire une nouvelle nation", a expliqué M. Zuma.
Pour permettre au pays de se redresser d'un passé douleureux, le gouvernement a pris une série de meures, dont un programme de recherche de personnes disparues et de remise de restes d'anciens prisonniers politiques exécutés par le gouvernement d'apartheid à leurs familles, selon M. Zuma.
Au moins 130 prisonniers politiques ont été exécutés pour des infractions liées à la politique entre 1960 et 1990. L'Etat avait conservé la garde des corps des défunts, refusant ainsi à leurs familles l'occasion de les recevoir ou de les enterrer, a regretté M. Zuma.
Le gouvernement s'efforce également de faire en sorte que les besoins socio-économiques des anciens combattants anti-apartheid soient satisfaits car beaucoup d'entre eux ne peuvent pas s'occuper d'eux-mêmes et ne peuvent pas satisfaire les besoins de leurs enfants, d'après le président.
La Journée nationale de réconciliation vise également à faire face à la douloureuse tragédie qui s'est produite en août 2012 à Marikana, dans la province du Nord-Ouest, où environ 44 personnes ont été tuées, dont la majorité par la police, lors d'une grève à la mine Lonmin.
La question de l'indemnisation, en particulier pour la perte de revenu pour les familles décédées, pour les arrestations et les détentions illégales, est examinée, selon M. Zuma.