Dernière mise à jour à 08h42 le 04/01
Les survivants du génocide du Rwanda, rassemblés au sien de l'association IBUKA, ont demandé au gouvernement britannique d'accélérer l'extradition de cinq suspects du génocide au Rwanda.
Aux journalistes mardi, Jean-Pierre Dusingizemungu, président d'Ibuka, a sommé le Royaume-Uni d'accélérer l'extradition de cinq Rwandais soupçonnés d'avoir participé au génocide de 1994, qui a fait près d'un million de morts au Rwanda.
L'année dernière, la Haute cour de Londres a ouvert le dossier de l'extradition des cinq suspects : Vincent Bajinya, médecin, Célestin Mutabaruka, ancien pasteur, et trois anciens maires Célestin Ugirashebuja, Charles Munyaneza et Emmanuel Nteziryayo.
La dernière audience portait sur le maintien ou non d'un jugement rendu plus tôt qui estimait que les accusés ne seraient pas jugés de manière impartiale s'ils étaient extradés au Rwanda.
Les cinq suspects ont été arrêtés en 2013, séparément, au Royaume-Uni, suite à une demande d'extradition de l'Autorité nationale des poursuites publiques (NPPA).
"Les tribunaux rwandais sont assez compétents pour juger les auteurs des génocides. Nous appelons le gouvernement britannique à écouter nos demandes, et à extrader ces fugitifs au Rwanda pour qu'ils soient jugés. Nous avons vu des suspects du génocide extradés ou déportés vers notre pays et être équitablement jugés", a affirmé M. Dusingizemungu.
Il a ajouté que les survivants et victimes du génocide réclament justice et qu'il serait injuste si les génocidaires continuaient à éviter d'être punis dans des pays étrangers.
En 2015, la cour de Westminster a rejeté l'appel lancé par le Rwanda pour extrader les suspects, estimant qu'ils risquaient de ne pas y être jugés équitablement.
Le petit pays d'Afrique centrale affirme que ses tribunaux et son système judiciaire sont devenus compétents après des années de réformes.
Johnston Busingye, ministre rwandais de la Justice, a répondu que l'histoire se souviendra du système judiciaire britannique soit comme étant un refuge sûr pour les cerveaux du génocide ou bien pour avoir permis que justice soit rendue.
Les cinq suspects auraient participé à l'organisation et à la mise en place du génocide, selon la NPPA.
A ce jour, douze fugitifs accusés d'avoir commis le génocide ont été extradés ou déportés de l'Ouganda, de RDC, du Canada, des Etats-Unis, des Pays-Bas et du Tribunal pénal international pour le Rwanda vers le Rwanda.
Les principaux fugitifs qui échappent à la justice depuis près de deux décennies sont Félicien Kabuga, financier en chef du génocide, Protais Mpiranya, ancien commandant de la Garde présidentielle, et l'ancien ministre de la Défense, Augustin Bizimana.