Dernière mise à jour à 14h09 le 22/01
Les acteurs de la classe politique malienne, majorité et opposition confondues, ont organisé samedi un meeting à Bamako pour dire non au terrorisme et pour prôner "un Mali un et indivisible", a constaté un correspondant de Xinhua.
L'organisation de ce rassemblement intervient après l'attaque suicide du mercredi 18 janvier à Gao contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) qui fait plusieurs dizaines de morts et plus de cent blessés.
Les victimes de cette attaque terroriste sont des militaires maliens, des combattants des groupes armés signataires de l'accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger.
Pour l'ancien Premier ministre malien, Moussa Mara (majorité), ce rassemblement "est un acte positif fort. Pour la première fois depuis quelques temps, nous avons la majorité et l'opposition ensemble pour une même cause".
"C'est montrer que le Mali est un et indivisible et qu'il est uni quand l'essentiel est en jeu", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité "d'encourager cette unité et de faire en sorte que demain d'autres actions unitaires puissent être engagées dans cette direction". "Il faut que nous restions mobilisés derrière nos forces armées et de sécurité, derrière tous les faiseurs de paix pour que le pays puisse s'engager durablement vers la stabilité, la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation", a conclu M. Mara.
Le ministre malien de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mountaga Tall, a indiqué que les terroristes "n'obtiendront pas gain de cause" parce qu'"il y a plus de détermination" de la part du peuple malien. D'où ce rassemblement pour "dire non à la barbarie, à la terreur, non au terrorisme et oui à la paix, oui au Mali".
"Nous attendons une prise de conscience encore plus forte, une adhésion plus déterminée au processus de paix et une montée en puissance des forces armées maliennes", a-t-il dit.
Le président du RDS (majorité), Younouss Hameye Dicko, a abondé dans le même sens.
Il y a lieu de "doter l'armée (malienne) de tous les moyens lui permettant de faire face au terrorisme avec efficacité", a estimé M. Dicko qui a "exhorté la communauté internationale à apporter un soutien sincère, loyal et résolu au Mali, à la MINSUMA, à la force Barkhane (française) pour bouter les terroristes hors de nos frontières".
Le président du RPM (parti du président malien, majorité), Bocary Tréta, a exprimé sa réprobation de l'attaque-suicide de Gao.
Malgré cette attaque, "le Mali reste serein, imperturbable", a affirmé le président de la commission défense de l'Assemblée nationale.
De son côté, l'opposition affirmé les mêmes condamnations.
Cette attaque terroriste est un "tournant inquiétant dans la crise du nord, un événement grave par les méthodes utilisées et par le nombre élevé de morts", a estimé le président du PARENA, leader de l'opposition.
Selon lui, le sang versé doit être désormais la référence de l'unité nationale pour l'intégrité du territoire.
"C'est tout le Mali qui a été frappé. Quand c'est le pays qui est frappé, pas question d'opposition. C'est pour dire non à ces méthodes que nous avons organisé ce rassemblement", a-t-il ajouté.
Les terroristes ont frappé "sans considération de région, de communauté". "Nous devons nous donner la main, ce sang nous interpelle tous pour que la réunification de notre pays soit le point principal, la priorité de notre agenda", a expliqué M. Dramé.
Selon lui, en plus de ce rassemblement, "les forces politiques se doivent de rester en contact, de se voir, de se parler", a conclu M. Dramé.
"Nous restons mobilisés auprès de toutes les forces patriotiques pour combattre et condamner ces actes barbares et rétrogrades d'un autre âge. Nous sommes indignés, nous sommes en colère, colère née de l'injustice", a dit le chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé qui a invité les Maliens à "mettre ensemble les intelligences".
"Quand il s'agit de l'essentiel, nous sommes tous présents, unis et solidaires" donc "invulnérables", a ajouté le chef de file de l'opposition.