Le sommet de l'IGAD discutera du statut du million de réfugiés somaliens

L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un bloc régional d'Afrique de l'Est, se réunira en sommet samedi pour discuter du statut d'environ un million de réfugiés somaliens chassés de leur foyer par vingt années de guerre civile et par les crises humanitaires prolongées, ont annoncé lundi les organisateurs.

Le gouvernement kenyan, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'IGAD ont déclaré dans un communiqué que le sommet de Nairobi "organisera une approche régionale complète" pour trouver une solution durable à la crise que connaissent les réfugiés somaliens alors qu'ils se préparent à rentrer dans leur pays pour reconstruire leur vie.

"La poursuite du processus politique et de la stabilisation croissante de la situation de sécurité en Somalie, ainsi que la pression croissante dans les communautés hôtes, fait de ce moment un moment critique pour renouveler le processus et trouver des solutions durables pour les réfugiés somaliens", ont déclaré les organisateurs de ce sommet dans un communiqué.

Les agences humanitaires et les responsables gouvernementaux estiment à environ deux millions le nombre de Somaliens qui ont quitté leur maison dans un pays au cœur d'une crise politique et humanitaire parmi les plus longues au monde puisqu'elle approche de sa trentième année.

Toute une génération de réfugiés somaliens n'a jamais mis les pieds dans son pays d'origine, vivant dans les camps de réfugiés des pays voisins où ils sont nés et où ils ont été élevés pendant les troubles civils et humanitaires prolongés de la Somalie.

Selon les agences de l'ONU, près de 1,1 million de Somaliens sont déplacés à l'intérieur de ce pays de la Corne de l'Afrique, et 900.000 autres sont réfugiés dans les pays voisins, à savoir l'Éthiopie, Djibouti, le Kenya et l'Ouganda.

Le gouvernement fédéral somalien a annoncé que l'une de ses principales priorités était de régler la question des personnes déplacées dans le pays, en leur assurant des services essentiels avant de se tourner vers ceux qui sont réfugiés dans les pays voisins, afin d'éviter le potentiel de conflit pour les ressources rares.

Toutefois, le gouvernement somalien a souligné sa capacité limitée à assurer les services essentiels.

La Somalie a organisé en février des élections pacifiques qui ont permis l'élection du président Mohamed Abdullahi Mohamed, également connu sous le nom de Farmajo. Cette désignation a fait suite à l'élection des députés du Parlement en décembre, et mené à son terme une transition pacifique.

Les pays membres de l'IGAD ont qualifié la transition politique en Somalie de "tournant" dans la transformation du pays depuis le conflit, ajoutant qu'elle ouvrait une opportunité de commencer à travailler dans de nombreux domaines.

Les organisateurs du sommet ont déclaré lundi que faire face aux crises humanitaires et aux déplacements de population restait la priorité du nouveau gouvernement.