Dernière mise à jour à 08h43 le 13/06
Le Comité libyen de défense et de sécurité nationale a appelé dimanche le parlement de Tobrouk à ne pas libérer les prisonniers politiques sans décision de justice.
Cet appel fait suite à la libération samedi de Saïf al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, après six ans de détention.
"Afin de préserver la sécurité du pays, ceux qui retiennent des responsables de l'ancien régime ne sont pas autorisés à les libérer tant qu'aucun jugement n'aura clairement établi leur innocence", a déclaré le Comité dans un communiqué.
La milice de la ville de Zintan qui retenait Saïf al-Islam Kadhafi a annoncé qu'elle l'avait libéré en vertu d'une loi adoptée par le parlement de Tobrouk en 2015, qui accordait l'amnistie à tous les Libyens.
"La Chambre des représentants et le Comité de défense et de sécurité nationale cherchent à garantir la stabilité et la paix nationale et à préserver le tissu social", poursuit le communiqué.
Les forces armées présentes à Zintan et les conseils de la ville ont condamné la libération de Saïf al-Islam Kadhafi, estimant qu'il s'agissait "d'un acte de collusion trahissant les sacrifices des martyrs et d'un coup de poignard à l'armée".
Saïf al-Islam Kadhafi avait été arrêté en novembre 2011 par une milice de Zintan alors qu'il tentait de fuir la Libye vers le Niger. Depuis lors, il a été détenu dans une prison secrète de la ville.
En juillet 2015, la Cour d'appel de Tripoli avait condamné à mort par contumace Saïf al-Islam Kadhafi, âgé de 45 ans, pour sa répression sanglante de la révolution de 2011.
Le parlement de Tobrouk, situé dans l'est de la Libye, avait déclaré qu'il ne reconnaissait pas le jugement de la cour, affirmant qu'elle était "dirigée par des milices et un gouvernement illégitime", à savoir le gouvernement de Tripoli nommé par le parlement sortant.