Dernière mise à jour à 09h05 le 17/07
A trois semaines du référendum du 5 août prochain sur la révision de la Constitution de la Mauritanie, la majorité au pouvoir et l'opposition ont déployé leurs états-majors pour convaincre l'électorat de voter pour ou contre ce projet.
Cette consultation doit trancher la question des amendements de la Constitution, voulus par le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui portent sur la suppression du Sénat, le changement du drapeau et de l'hymne du pays.
Ces amendements adoptés par l'Assemblée nationale ont été rejetés par le Sénat où la mouvance présidentielle est pourtant majoritaire.
Pour contourner cet obstacle, le chef de l'Etat a choisi la voie référendaire en vue de l'adoption des réformes que l'opposition radicale structurée au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité, a également rejetées.
Le chef du parti au pouvoir Me Sidi Mohamed Ould Maham, ainsi que des membres du gouvernement, notamment le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, ont déjà commencé à tenir des meetings dans différentes provinces du pays pour mobiliser les soutiens en faveur des réformes de la Constitution.
De leur côté, les partis d'opposition, pour lesquels, cette consultation "ne répond à aucun enjeu" et constituent "un divertissement de l'opinion visant à la détourner des vrais problèmes du pays", se mobilisent pour faire échouer ce processus. D'après eux, derrière la consultation, se profile la volonté exprimée par la majorité au pouvoir de voir le président Mohamed Ould Abdel Aziz "bénéficier d'un troisième mandat pour continuer les chantiers restés inachevés".
La Constitution du pays ne prévoyant que deux mandats, le chef de l'Etat devrait quitter le pouvoir en 2019, année d'expiration de son second mandat.
Pour dénoncer le référendum, l'opposition radicale a organisé, samedi dernier, trois marches simultanées sur différentes artères de la capitale Nouakchott, auxquelles ont pris part des milliers de Mauritaniens.
Ces marches dirigées par des leaders du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), avaient pour slogan "Faisons échec à ce référendum".
Au cours du meeting qui a clôturé les trois marches, les dirigeants de partis politiques, des parlementaires, des syndicalistes et des personnalités indépendantes opposés aux réformes ont appelé à faire du porte-à- porte pour décourager toute participation au référendum.