Le gouvernement tanzanien interdit un magazine hebdomadaire après la publication d'informations séditieuses

Le gouvernement tanzanien a interdit mardi le magazine hebdomadaire Mwanahalisi pour une durée de deux ans en lui reprochant d'avoir publié des informations séditieuses et manqué à l'éthique journalistique.

Hassan Abbas, directeur général des Services d'information et porte-parole en chef du gouvernement, a fait savoir que cette interdiction s'étendait aux éditions en ligne de ce magazine.

Dans son édition du 18 septembre 2017, le magazine a publié un article intitulé "Tumuombee nani, Magufuli au Tundu Lissu?", ce qui signifie littéralement "pour qui faut-il prier, Magufuli ou Tundu Lissu". De plus, on leur a donné une chance de se défendre mais ils n'avaient pas d'arguments solides à présenter, a déclaré M. Abbas lors d'une conférence de presse à Dar es Salaam, coeur économique du pays.

M. Magufuli est le président du pays, tandis que M. Lissu est un député d'opposition qui a été récemment blessé par des tirs d'hommes armés à Dodoma.

M. Abbas a fait valoir que ce magazine avait déjà par le passé publié à différentes occasions des articles contraires à l'éthique, et que son bureau a tenté plusieurs fois de discuter avec les responsables du journal, mais qu'ils ne l'avaient pas pris au sérieux.

De plus, M. Abbas a rappelé que ce magazine avait publié, le 30 janvier de cette année, un article intitulé "Ufisadi ndani ya Ofisi ya JPM", c'est-à-dire littéralement Corruption au bureau de JPM. JPM est l'acronyme fréquemment utilisé pour désigner John Pombe Magufuli, toutefois cet article portait sur l'institution éducative de Kibaha.

Le porte-parole du gouvernement a indiqué que cette interdiction était décidée conformément à la section 12 de la Loi sur les services d'information.

Ce n'est pas la première tentative du gouvernement tanzanien pour faire interdire Mwanahalisi. En 2012, le gouvernement avait déjà tenté de faire fermer ce magazine, mais les éditeurs avaient contesté cette décision en justice et elle avait été jugée illégale.

Une autre publication de Mwanahalisi, Mawio, a été interdite plus tôt cette année.