Dernière mise à jour à 16h37 le 19/09
Des parents prennent des photos devant un mur où des informations sur plus de 800 jeunes célibataires sont affichées avant une activité de rencontres arrangées dans un centre commercial de Zhoushan, dans la province du Zhejiang (Est de la Chine), le 26 mars 2017. Photo: CFP |
Selon une directive publiée par le Comité central de la Ligue de la jeunesse communiste chinoise (CYL) et destinée à aider les jeunes à trouver le bon partenaire, à l'heure où les données montrent que plus de 100 millions de Chinoise adultes ne sont pas mariés, les jeunes célibataires vont être encouragés à participer à des rencontres arrangées organisées, les fameuses « blind dates ».
L'avis a été publié conjointement par la CYL, le Ministère des affaires civiles et la Commission nationale de la santé et de la planification familiale le 12 septembre, soulignant que l'aide apportée aux jeunes pour trouver le bon partenaire a un impact direct sur leur développement ultérieur, ce qui a un impact sur l'harmonie et la stabilité de la société.
L'avis a également précisé qu'« un concept civilisé, sain et rationnel de l'amour et du mariage » devrait être combiné avec les valeurs fondamentales socialistes.
En réponse à l'appel, le Comité provincial de la CYL du Zhejiang a créé un département spécial pour ce genre de rencontres en juin et a organisé un événement de rencontres arrangées qui a attiré 5 000 personnes.
Mis à part les comités de la CYL, d'autres organismes gouvernementaux comme les syndicats et les fédérations féminines ont également endossé le rôle de Cupidon.
« La famille est l'unité de base de la société. Sans famille, les gens perdront leur motivation pour travailler avec diligence, et un trop grand nombre de personnes célibataires finira par affecter la stabilité sociale », a déclaré le 18 septembre au Global Times une employée du nom de Suo de la Fédération des femmes de Pizhou, dans la province du Jiangsu (Est de la Chine).
Mme Suo a déjà organisé plusieurs rencontres arrangées pour les employés du gouvernement.
Le patron de Zeng, 28 ans, qui travaille dans une entreprise appartenant à l'État à Beijing a beaucoup apprécié l'idée de Mme Suo. Zeng a ainsi confié au Global Times qu'il a été autorisé à prendre un jour de congé quand il est allé à un de ces rendez-vous arrangés. « Mon patron croit qu'un homme ne s'engagera dans son travail qu'après avoir fondé une famille », a-t-il dit.
Mais si la plupart des internautes chinois sont favorables à ce développement, certains désapprouvent ce genre d'interférences organisationnelles.
Une internaute anonyme a ainsi écrit sur Zhihu, un site chinois de type Quora, que le syndicat de son entreprise l'appelle souvent. « Il (le syndicat) a dit que le travail est moins important que le mariage, et que le destin des femmes est de se marier », a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle a finalement bloqué le numéro du syndicat après qu'il l'ait appelé une quatrième fois.
Selon les organisateurs cependant, peu de gens ont réussi à trouver chaussure à leur pied lors de ces rencontres obsolètes. « Le temps est trop court pour se connaître. Et les hommes qui y participent sont généralement plus jeunes que les femmes », a dit Mme Suo.
Les données officielles montrent que plus de 100 millions de Chinois en âge de se marier sont encore célibataires. Par ailleurs, selon une nouvelle diffusée en juin par China News Service, le sixième recensement mené en 2010 a révélé que 2,47% des femmes âgées de plus de 30 ans étaient célibataires.