Dernière mise à jour à 10h45 le 07/10
Après une première édition organisée en France en 2016, la seconde édition des "Rencontres Africa" s'est ouverte jeudi en Tunisie, le coup d'envoi de ce forum a été donné par le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed, en présence de ses deux homologues français Edouard Philippe et burkinabé Paul Kaba Thiéba.
Pas moins de 650 acteurs économiques tunisiens, africains et français sont invités pour ce forum tripartite, initié et soutenu par le gouvernement français. Le thème de ce forum de deux jours est "La coopération tuniso-française, mobilisée par le développement de l'Afrique".
"La participation aux Rencontres Africa 2017 donnera une nouvelle dynamique aux relations entre la Tunisie et le continent africain d'un côté et entre l'Afrique et la France de l'autre", a affirmé le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed à l'ouverture de cet événement.
Avec ces rencontres, ministères, Chambres de commerce, bailleurs de fonds et patronat tunisiens, africains et français cherchent à constituer un "comité de pilotage" triangulaire Tunisie-France-Afrique, chargé de booster la coopération entre les trois parties dans le secteur financier, l'infrastructure, la santé, l'éducation, l'économie numérique, les nouvelles technologies, la défense, les industries aéronautiques et automobiles.
"L'organisation par la Tunisie de pareil événement reflète l'ouverture de ce pays sur son environnement africain, pour ainsi contribuer dans le développement solidaire du continent et renforcer les potentiels d'investissements", a souligné le Premier ministre burkinabé M. Kaba Thiéba.
Pour le Premier ministre français, la France, la Tunisie et l'Afrique, affrontent les mêmes défis. "Il y a le défi sécuritaire, il nous endeuille tous et nous rassemble face à un ennemi commun (...) il a aussi le défi démographique de nombreux pays africains et les défis liés aux mouvements migratoires", a-t-il précisé.
Invité d'honneur, le Premier ministre français était accompagné d'une importante délégation, dont plusieurs secrétaires d'Etat et une trentaine de chefs d'entreprise français. Selon M. Philippe, une des réponses face à ces défis est "le développement économique bien que ce n'est, sans doute, pas la seule".
Lors d'un point de presse conjoint avec le chef du gouvernement tunisien, le Premier ministre français a affirmé avoir consacré son premier déplacement en Tunisie pour porter un message clair : "La France regarde la Tunisie avec la parfaite amitié et une admiration du chemin emprunté par le peuple tunisien et la volonté de procéder à des réformes économiques. (...) Nos deux pays entretiennent des relations denses mais ils doivent préparer un avenir meilleur."
"Nous sommes confrontés à des défis considérables en commun dont la sécurité et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation", a-t-il conclu.
Economiquement parlant, le chef du gouvernement français a évoqué un plan de développement d'investissements publics et privés français en Tunisie, avec principalement un plan spécial initié par l'Agence française de développement (AFD), qui s'étalera jusqu'à 2020 pour une enveloppe de 100 millions d'euros.
En marge des Rencontres Africa 2017, l'AFD a débloqué une ligne de financement d'une valeur de 30 millions d'euros dans le cadre d'un accord de partenariat avec deux banques privées tunisiennes.
Le directeur général de l'AFD, Rémy Rioux, a précisé que 15 millions d'euros doivent financer des projets dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, alors que le reste sera utilisé sous forme d'une ligne de crédit qui servira les régions intérieures de la Tunisie où le financement bancaire de projets n'est pas accessible pour les habitants.
Parallèlement aux Rencontres Africa 2017, la première session du Conseil de coopération tuniso-française a été couronnée par la signature d'une série d'accords de partenariat d'une valeur globale de 92,3 millions d'euros.
La quasi-majorité de ces accords porte sur des partenariats dans les secteurs du développement, la finance, la création d'entreprises, l'investissement et les petits financements, l'énergie renouvelable, l'agriculture, l'éducation, la recherche scientifique et la formation professionnelle.
L'accord le plus important, d'une enveloppe de 62 millions d'euros, porte sur la promotion de l'investissement et la modernisation des exploitations agricoles.
Plus de 1.300 entreprises françaises sont présentes en Tunisie. Le gouvernement tunisien a pris des dispositions pour faire en sorte que "ces investissements soient sécurisés et puissent, donc, être plus nombreux à l'avenir", a expliqué le Premier ministre français.