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Niger : une manifestation contre la loi des finances 2018 tourne en violents affrontements à Niamey

Xinhua | 30.10.2017 08h39

De violents affrontements ont éclaté dimanche dans la capitale nigérienne, Niamey, entre des manifestants contre la loi des finances 2018, en discussion au parlement, et les forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés et interpellations, a constaté sur place l'agence Xinhua.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à la Place Toumo, centre ville, à l'appel des organisations de la société civile nigérienne, pour exprimer leurs griefs contre des mesures fiscales qu'ils jugent "antisociales" contenues dans la loi des finances 2018.

Le meeting que les organisateurs ont au début voulu "pacifique", a malheureusement tourné en véritables affrontements, dans les rues, entre manifestants et forces de l'ordre. Pour cause, certains des manifestants ont voulu marcher à travers les principales artères de la capitale, pour finir devant le parlement, contrairement à l'agenda imposé aux organisateurs par les autorités de la ville de Niamey.

Dans le débordement, des manifestants se sont livrés à des actes de vandalisme en brulant des pneus et en saccageant des biens notamment publics. L'usage par les forces de sécurité du gaz lacrymogènes sur les manifestants a fait dégénérer la situation, provoquant des heurts dans plusieurs quartiers de la ville, durant des heures.

On dénombre plusieurs blessés et des interpellations par la police, selon certains manifestants.

La loi des finances 2018 présentée jeudi dernier devant le parlement nigérien par le ministre des Finances Hassoumi Massoudou, pour adoption, prévoit, entre autres mesures, un impôt sur l'héritage, la hausse des prix d'eau et d'électricité, une taxe sur l'habitation, que les acteurs de la société qualifient "d'antisociales".

Ils se disent déterminés à contraindre le gouvernement à réviser certaines de ses dispositions qui constituent des charges de plus pour les populations nigériennes déjà meurtries par la situation de crise actuelle.

Pour l'acteur de la société civile Nouhou Arzika, "la loi de finances 2018 est une loi scélérate, c'est une loi qui n'a pas tenu compte de la situation dans laquelle végètent les populations nigériennes".

"Cette loi est antipopulaire, au lieu de soulager le peuple, on veut l'enfoncer dans une situation de précarité extrême", selon Sirajo, un des organisateurs de la manifestation.

Pour Hassoumi Massoudou, la loi de finances 2018 répond aux normes de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et "n'a rien de diabolique". Il estime qu'elle est juste "victime de l'interprétation tendancieuse, politique et extrémiste de la part de gens qui font sciemment de l'amalgame".

Ce projet de loi de finances est arrêté à 1.900,86 milliards de FCFA, contre 1.855,36 milliards de FCFA l'année précédente, soit une hausse de 45,50 milliards de Fcfa.

Elle est adoptée "pour la première fois en application de la méthode de budgétisation par programmes instituée par la loi organique du 26 mars 2012 relative aux lois de finances", a souligné le gouvernement dans un communiqué.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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