Dernière mise à jour à 08h51 le 30/10
Les forces de sécurité somaliennes ont finalement mis fin le 29 octobre à un siège meurtrier qui s'était prolongé toute la nuit dans un hôtel de la capitale somalienne, mais pas avant qu'au moins 27 personnes n'aient été tuées. Le groupe extrémiste islamiste des Shebab, affilié à Al-Qaïda et qui mène une insurrection sanglante dans le pays et ailleurs en Afrique a revendiqué l'attaque. Selon la police somalienne, parmi les morts figurent une mère et ses trois enfants, dont un bébé, mais également au moins une douzaine de policiers. D'après l'Associated Press, cinq terroristes ont pris d'assaut le bâtiment la veille après qu'un kamikaze se soit arrêté devant la porte, faisant semblant de réparer le véhicule avant de le faire exploser. Une fois à l'intérieur de l'hôtel Nasa-Hablod, les assaillants ont tiré sur les forces de sécurité et au moins un d'entre eux s'est fait exploser avec un gilet piégé.
Selon la police, trois assaillants sont morts et cinq ont été capturés vivants. La police et les chefs des services de renseignement ont été révoqués à la suite de deux attaques brutales contre la capitale somalienne, selon le service de presse. Le siège du 28 octobre a eu lieu seulement deux semaines après l'attaque la plus meurtrière de tous les temps en Somalie. Le 14 octobre, deux attentats à la bombe à Mogadiscio avaient en effet fait plus de 350 tués. Mais, à la différence de celle de dimanche, personne n'a revendiqué cette attaque, bien que le gouvernement somalien accuse les Shebab, un groupe désigné comme une organisation terroriste.
Mogadiscio est une cible fréquente des attaques des Shebab, dont le groupe se bat pour renverser le gouvernement soutenu par l'ONU et cherche « la création d'un État islamique fondamentaliste en Somalie ». En juin déjà, le groupe avait fait le siège de nuit d'une pizzeria et d'un hôtel voisin qui avait fait des dizaines de morts. Les Shebab ont également lancé plus de 150 attaques au Kenya voisin ; parmi les plus meurtriers, un attentat contre une université de Garissa en 2015 a fait 150 morts et une attaque contre un centre commercial de Nairobi en 2013 qui fit des dizaines de morts. Selon des estimations, le groupe compterait jusqu'à 9 000 combattants en Somalie à ce jour. Né en 2006, le groupe affilié à Al-Qaïda a atteint son apogée en 2011, régnant sur certaines parties de Mogadiscio, jusqu'à ce que les troupes de l'Union africaine contribuent à les en chasser. Aujourd'hui, le groupe contrôle des parties des régions rurales du sud et du centre de la Somalie.