Dernière mise à jour à 08h48 le 09/11
La Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) a annoncé mardi que 1.000 soldats seraient retirés de Somalie le 31 décembre conformément aux résolutions de l'Union africaine et du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Représentant spécial du président de l'Union africaine en Somalie, Francisco Madeira, a souligné que le retrait des troupes de l'AMISOM de Somalie serait "progressif" et "soumis à conditions".
"L'AMISOM a commencé son retrait de Somalie et ses effectifs seront réduits de 1.000 hommes au 31 décembre.
Notre retrait et la transition doivent être progressifs, soumis à condition, responsable, et mené d'une manière qui ne compromette pas la sécurité des Somaliens", a dit M. Madeira aux journalistes à Mogadiscio.
En conséquence, a-t-il indiqué, les mouvements de troupe ont débuté dans différentes parties de ce pays de la Corne de l'Afrique et ils se poursuivront au fur et à mesure que les responsabilités de sécurité passent progressivement à l'armée locale.
"C'est un processus de réalignement visant à effectuer une réduction des effectifs et à commencer la transmission des responsabilités de sécurité aux forces somaliennes. Je tiens à vous assurer à tous que cette manœuvre est menée avec précaution de manière à nous assurer que la sécurité de la population somalienne n'est pas compromise", a-t-il dit.
Dans le cadre de ce retrait militaire, l'organisation panafricaine déploiera 500 agents de police supplémentaires qui renforceront la formation et le conseil de la police somalienne, a précisé M. Madeira.
"Ce déploiement d'agents de police supplémentaires aidera à étendre la loi et l'ordre en Somalie et donc à sécuriser le pays", a déclaré l'envoyé de l'UA.
L'AMISOM réduira ses effectifs en Somalie de 1.000 hommes d'ici à décembre, avant d'opérer des coupes supplémentaires l'année prochaine, dans le cadre d'une stratégie de sortie qui doit se prolonger jusqu'en 2020.
Toutefois, la sortie de l'AMISOM sera également indexée sur la capacité des forces nationales de sécurité somaliennes, et en particulier leur aptitude à reprendre à leur charge la sécurité du pays.
Ces propos de l'envoyé de l'UA surviennent un jour après le lancement par l'AMISOM d'une opération de sécurité massive pour éradiquer les combattants d'Al-Shebab de la région de Shabeellaha Dhexe dans le sud du pays.
Cette offensive majeure survient un mois à peine après l'attentat meurtrier dans ce pays qui a fait 358 morts et plusieurs blessés le 14 octobre dernier.
Les mouvements de troupes actuels ne devraient pas être cause d'alarme, même si le retrait a débuté plus tôt que prévu, a souligné M. Madeira.
"Ce réalignement des troupes de l'AMISOM est un processus qui doit être mis en œuvre dans le cadre des résolutions de l'Union africaine et du Conseil de sécurité. C'est avec fierté que nous prévoyons le moment où nous pourrons remettre la responsabilité aux Forces nationales de sécurité somaliennes", a dit M. Madeira.
Les forces somaliennes doivent de toute urgence être équipées des armes nécessaires et du soutien logistique indispensable, et leurs soldes doivent être versées dans les délais, afin de leur permettre de chasser les combattants du pays, a-t-il dit.
"Un autre soutien urgent comprend la fourniture d'un soutien médical de qualité et la mise en place d'infrastructures essentielles, y compris des baraques et des centres de formation", a-t-il dit.
Certains pays occidentaux, dont les États-Unis, ont exprimé une inquiétude que les forces de sécurité somaliennes ne soient pas prêtes dans les délais.
L'AMISOM est composée de troupes du Kenya, d'Éthiopie, de Djibouti et du Burundi, déployées dans six secteurs couvrant le sud et le centre de la Somalie, et de troupes ougandaises déployées dans le Secteur 1 qui comprend les régions de Banadir et de Shabeellaha Hoose.