Cameroun : le leader sécessionniste anglophone arrêté au Nigeria

Le leader du mouvement sécessionniste anglophone du Cameroun, Sisiku Ayuk Tabe, et neuf autres dirigeants ont été arrêtés vendredi par l'armée camerounaise à Abuja, la capitale du Nigeria, a annoncé samedi son mouvement dans un communiqué de presse.

Cette opération des forces de défense et de sécurité camerounaises, menée en collaboration avec les services nigérians, a été confirmée par une source sécuritaire à Yaoundé contactée dimanche matin par Xinhua.

M. Ayuk Tabe est le président de la république autoproclamée d'Ambazonie, créée en octobre dernier par les sécessionnistes de la partie anglophone du Cameroun. Il présidait une réunion avec neuf autres cadres consacrée à la "crise des réfugiés" issus du Cameroun anglophone au Nigeria lors de leur arrestation.

Sans tarder, les dirigeants sécessionnistes, pour la plupart d'entre eux des avocats, des enseignants d'université et des médecins, ont été transférés à Yaoundé où ils ont été placés en détention. Ils sont sous la menace d'une loi antiterroriste adoptée en 2015 dans le cadre de la guerre contre Boko Haram, la secte islamiste nigériane qui mène des attaques contre le Cameroun depuis 2014.

Cette opération est le résultat de la coopération nouée en 2017 entre Yaoundé et Abuja en vue de l'éradication des attaques violentes qui secouent depuis plusieurs mois les deux régions anglophones du Cameroun et revendiquées par le Southern Cameroons Freedom Fighters (SCFF), un groupe disant être la branche armée du Southern Cameroons National Council (SCNC).

Avec pour principale base arrière le Nigeria, lieu de résidence des principaux dirigeants du mouvement sécessionniste, le SCNC, apparu en 2017, serait composé d'environ 4.000 hommes parmi lesquels d'anciens soldats ayant déserté l'armée camerounaise, selon une estimation faite par celle-ci.

Les forces de défense et de sécurité basées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont la principale cible de ses attaques, plus d'une dizaine de gendarmes et policiers y ayant ainsi été tués fin 2017.