Dernière mise à jour à 08h29 le 13/03
La Commission nationale du Rwanda pour la lutte contre le génocide (CNLG) a appelé lundi les Pays-Bas à extrader Charles Ndereyehe Ntahontuye, un ressortissant rwandais accusé d'avoir participé au génocide au Rwanda en 1994.
"En l'absence du jugement, la justice hollandaise devrait extrader M. Ndereyehe vers le Rwanda", a indiqué la CNLG dans un communiqué publié par son secrétaire exécutif, Jean-Damascene Bizimana.
M. Ntahontuye est accusé, avec d'autres intellectuels extrémistes, d'avoir créé et dirigé un groupe qui aurait sensibilisé des étudiants pour les préparer à perpétrer le génocide dans des campus universitaires dans deux districts, a précisé la CNLG.
M. Ntahontuye était fondateur du Mouvement national républicain pour la démocratie et le développement (MRND), le parti au pouvoir durant le génocide, a ajouté la CNLG.
En 1992, M. Ntahontuye a quitté le MRND et a contribué à la création d'un parti hutu radical, la Coalition pour la défense de la République (CDR) qui a joué un rôle crucial dans le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, selon la CNLG.
Le 5 novembre 2008, M. Ntahontuye a été condamné par contumace à la prison à vie pour des actes de génocide lors d'un procès du tribunal Gacaca, un mécanisme de justice traditionnelle rwandais mis en place pour juger les affaires criminelles dans le sillage du génocide de 1994, a indiqué la CNLG.
M. Ntahontuye vit actuellement aux Pays-Bas et dément toute participation au génocide des Tustis, prônant le négationnisme et dénigrant le travail de mémoire de ce génocide en le qualifiant de "fonds commercial", selon la CNLG.
La CNLG a accusé M. Ntahontuye de coordonner les activités d'autres groupes extrémistes de radicaux rwandais en exil.