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Tchad: les États-Unis reconnaissants à un "partenaire stratégique contre le terrorisme"

Xinhua | 13.03.2018 08h30

Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, a déclaré, lundi dans la capitale tchadienne, être venu témoigner la reconnaissance de son pays à l'endroit du Tchad, un partenaire stratégique en matière de lutte contre le terrorisme. Il a aussi calmé le jeu à propos des différends qui opposent les deux pays depuis plusieurs mois.

Au cours de l'étape tchadienne de sa tournée africaine, M. Tillerson a eu un entretien d'une heure avec le président tchadien Idriss Déby Itno. A l'issue de cette audience, il s'est dit inquiet de la présence d'"éléments de Daech" dans le Sahel. "Nous avons réussi à vaincre Daech en Irak et en Syrie, nous savions qu'ils allaient fuir cette région et nous savions que ses combattants se rendraient en Afrique. Ils se sont établis dans plusieurs régions", a-t-il déclaré au cours d'une conférence qu'il a animée conjointement avec son homologue tchadien, Chérif Mahamat Zène.

Le chef de la diplomatie américaine a également rappelé le soutien américain à la force multinationale du G5 Sahel, pour laquelle Washington a promis un appui financier.

Le président tchadien Idriss Déby Itno, quant à lui, a réaffirmé l'engagement sans faille de son pays dans la lutte contre les intégristes "même si les efforts du Tchad ne sont pas reconnus par tous", a rapporté son ministre des Affaires étrangères qui avait assisté à l'audience avec la délégation américaine.

Le chef de l'État tchadien a salué l'appui multiforme des Etats-Unis notamment dans le domaine militaire et sécuritaire, et noté aussi avec satisfaction l'assistance humanitaire d'un montant de 553 millions de dollars destinés au Soudan du Sud, à la Somalie et à la région du Lac Tchad pour lutter contre la pauvreté.

Depuis son intervention, en 2013, contre les narcotrafiquants et les djihadistes au Nord-Mali, le Tchad reste très actif dans la lutte contre l'insécurité et le terrorisme au Sahel. N'Djamena a été choisie comme centre d'opérations pour éradiquer la secte Boko Haram qui sévit au Nigeria.

En février 2015, les États-Unis et le Tchad ont signé un accord qui renforce leur partenariat sécuritaire à travers deux points: modernisation des matériels d'intervention (don américain de plus d'une centaine de véhicules militaires tout terrain, ambulances et gros-porteurs entre décembre 2016 et février 2017), et formation des forces de défense et de sécurité (notamment du groupement spécial antiterroriste de l'armée tchadienne et de la police nationale pour sécuriser les frontières).

Le Tchad a abrité, en 2015 et 2017, l'exercice militaire Flintlock, organisé et sponsorisé par le Commandement militaire des États-Unis en Afrique (Africom) dans le nord et l'ouest du continent africain, pour renforcer les capacités de prévention, d'action et de réaction face à des menaces terroristes multinationales et transnationales.

En plus de la question du terrorisme au Sahel, M. Tillerson et ses hôtes tchadiens ont abordé deux questions qui divisent leurs deux pays depuis plusieurs mois: l'inscription du Tchad sur la liste noire des États-Unis et les soupçons de corruption impliquant le chef de l'État tchadien.

Dans un décret sur l'immigration en date du 24 septembre 2017, l'administration Trump avait placé le Tchad sur la liste des "États parias", au même titre que l'Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Yémen, le Venezuela et la RPDC, pour un déficit dans le partage d'informations.

Cette décision est "injustice", a réaffirmé le président Déby au secrétaire d'État américain. L'interdiction des ressortissants tchadiens d'entrer aux Etats-Unis s'inscrit dans une logique sécuritaire, a justifié M. Tillerson, avant d'annoncer que "dans les jours à venir, tout sera fait pour que le Tchad soit retiré de cette liste".

En décembre 2017, des représentants du département d'État américain ont séjourné au Tchad en vue de "renforcer le contrôle sur les passeports" et le "partage d'informations". Avec les récentes déclarations de M. Tillerson, l'on s'achemine vers une levée de l'interdiction.

Après son escale à N'Djamena, le secrétaire d'État américain s'est envolé lundi soir pour Abuja (Nigeria), dernière étape de sa tournée africaine entamée le 8 mars 2018 à Addis-Abeba, en Éthiopie.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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