Dernière mise à jour à 08h40 le 11/05
Le nombre des combattants tunisiens dans des zones de conflits armés s'élève à 2.929, a annoncé jeudi le porte-parole officiel du Pôle judiciaire pour la lutte contre le terrorisme de la Tunisie, Sofien Seliti.
Les réglementions tunisiennes donnent pleine prérogative à l'Etat de récupérer les éléments terroristes ayant rejoint des zones de conflits armés, a fait savoir M. Seliti lors d'un forum à Tunis sur l'extrémisme et la jeunesse.
Selon lui, quelque 160 éléments sont déjà rentrés en Tunisie et demeurent poursuivis par la justice tunisienne tout comme par la justice internationale dont Interpol.
M. Seliti a rappelé que son pays a déjà lancé une stratégie nationale pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme, dont le document officiel a été partagé sur l'ensemble des ministères.
Cette stratégie s'articule "autour de la prévention, de la promotion du système éducatif, du développement des capacités de l'Etat tunisien au titre de l'employabilité et la création de richesse outre le redressement du discours véhiculé sur les réseaux sociaux mais aussi au sein des lieux de culte", a-t-il précisé.
Pour le président de l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES), Naji Jalloul, les jeunes tunisiens étant "convertis" en terroristes sont issus de quartiers populaires avec, le plus souvent, une formation universitaire inachevée outre une médiocre culture religieuse avant leur intégration des groupes extrémistes armés.
Selon M. Jalloul, une fois rentrés des zones de tensions, ces terroristes ne possèdent pratiquement aucune appartenance à leur patrie. "La majorité d'entre-eux se trouvent encerclés à la déception, à la marginalisation et une flagrante injustice sociale".
Une étude de l'ITES indique que les trois quarts des terroristes de retour des zones de conflits et déjà emprisonnés en Tunisie sont célibataires. De plus, 90% d'entre eux ont un niveau d'enseignement moyen.