Dernière mise à jour à 17h18 le 03/05
Des scientifiques chinois ont récemment découvert 10 nouveaux sites archéologiques datant de la Rome antique en Tunisie en utilisant la technologie chinoise de télédétection spatiale.
Les sites archéologiques sont situés dans trois provinces tunisiennes -Gafsa, Tataouine et Médenine- a annoncé le ministre tunisien de la Culture, Mohamed Zine El-Abidine, lors d'une récente conférence de presse.
Les découvertes comprennent deux forts romains, trois bassins d'eau géants, un système d'irrigation, un cimetière et trois routes militaires romaines fortifiées bordées de murs et de miradors.
Selon Wang Xinyuan, chercheur à l'Institut de télédétection et de la Terre numérique de l'Académie chinoise des sciences, c'est la première fois que la technologie chinoise de télédétection a été utilisée pour localiser des sites archéologiques dans d'autres pays.
M. Wang, un des leaders de cet effort, a par ailleurs précisé qu'une équipe de scientifiques chinois, tunisiens, italiens et pakistanais a trouvé les sites dans le cadre d'un projet appelé « La ceinture et la route numériques ». « Ce projet est monumental dans l'amélioration de la coordination et de la coopération entre les communautés scientifiques chinoises et étrangères », a-t-il souligné.
Les nouveaux sites ont mis en lumière la façon dont l'armée romaine a défendu ses frontières sud et soutenu sa logistique, a indiqué M. Wang. La Tunisie faisait également partie de la Route de la soie maritime et abrite de nombreux grands ports romains, et c'est pourquoi ces sites permettront une meilleure compréhension des anciennes routes commerciales et des changements écologiques, a-t-il dit.
Selon Bai Guangming, un conseiller culturel de l'ambassade de la République populaire de Chine en Tunisie, les technologies avancées de télédétection chinoises apporteront un soutien scientifique important au renforcement des échanges culturels entre les pays impliqués dans l'initiative « Une Ceinture, une Route ».
Le terme de télédétection fait référence à la photographie, à l'imagerie infrarouge, aux lasers et à d'autres méthodes utilisées pour recueillir des informations à partir d'un objet ou de phénomènes naturels sans établir de contact physique.
Cette technique a été largement utilisée dans les disciplines militaires et la plupart des disciplines des sciences de la Terre, notamment la géologie, l'hydrologie et l'écologie.
En 1906, le lieutenant Philip Henry Sharpe, du corps des Royal Engineers britanniques, a été le pionnier de l'utilisation de la photographie aérienne pour étudier les monuments antiques en prenant les premiers plans aériens de Stonehenge à partir d'un ballon.
« La technologie de télédétection fournit une méthode non intrusive mais extrêmement précise d'examen des sites archéologiques fragiles, et elle permet d'économiser du temps, de l'argent et de la main-d'œuvre, car moins de travail sur le terrain est nécessaire », a précisé M. Wang.
Les technologies de télédétection ont connu un essor dans les années 1960 avec l'introduction de technologies satellitaires et aériennes qui permettent aux scientifiques de collecter des données encore plus abstraites telles que la température, la vitesse du vent et l'humidité sur une plus grande surface.
« Avec ces données, les scientifiques et les préservationnistes peuvent élaborer des plans plus précis et efficaces pour réparer ou protéger les sites archéologiques », a déclaré M. Wang. « La télédétection est un moyen unique et efficace de trouver des artefacts dissimulés dans la nature ».