Dernière mise à jour à 08h51 le 29/06
Les présidents guinéen Alpha Condé et ghanéen Nana Akufo-Addo, facilitateurs dans la crise politique au Togo, ont jugé mercredi "souhaitable" que les élections législatives se tiennent dans le pays avant la fin novembre et invité le pouvoir et l'opposition à rechercher un consensus.
Après avoir eu des échanges avec le gouvernement et la coalition de 14 partis d'opposition, les médiateurs désignés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont formulé plusieurs recommandations dans un communiqué final présenté par Jean-Claude Brou, le président de la commission du bloc sous-régional.
D'après ce document, les facilitateurs "invitent instamment" tous les partis politiques et toutes les forces vives togolaises à s'abstenir de tout acte susceptible de constituer une menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la sous-région. A cet effet, ils demandent aux formations de l'opposition et au pouvoir de "faire preuve de retenue pour ne pas compromettre les efforts en cours".
Alors que les manifestations de l'opposition sont interdites dans certaines villes du pays, les deux facilitateurs ont invité le gouvernement à étudier la possibilité d'étendre le droit de manifester à l'ensemble du territoire national dans le respect de l'ordre public et des lois en vigueur ainsi que la sécurité des biens et personnes.
D'août 2017 à février 2018, des manifestations à l'appel de l'opposition ont mobilisé des milliers de personnes, parfois marquées de violences et de destruction de biens publics et privés. Le gouvernement avait fait état de militaires tués, de destruction de postes de police et de manifestants armés, notamment à Sokodé (centre).
MM. Condé et Aku-Addo se sont toutefois félicité d'un accord entre les partis politiques pour la poursuite des activités du Parlement conformément à la Constitution au-delà de l'échéance prévue. "Durant cette période, les préparatifs des élections restent suspendus, étant entendu qu'il est souhaitable que les élections se tiennent avant fin novembre 2018", ont-ils dit.
Sur la crise politique liée aux réformes constitutionnelles, l'opposition refusant que le président Faure Gnassibé se représente en 2020, Alpha Condé et Nana Akufo-Addo exhortent les parties prenantes "à maintenir la dynamique de dialogue et de concertation pour un règlement pacifique, notamment la recherche de consensus".
Les deux facilitateurs entendent examiner en détail, dit-on, les différentes préoccupations exprimées par les parties prenantes et feront un rapport au prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO.