Dernière mise à jour à 09h55 le 09/07
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est arrivé dimanche à Asmara, la capitale de l'Erythrée, pour une visite historique, la première d'un dirigeant éthiopien en Erythrée depuis vingt ans.
Elle intervient au moment où les deux pays ont commencé à prendre des mesures pour mettre fin à leur litige frontalier vieux de deux décennies qui a débouché sur une guerre sanglante de 1998 à 2000, faisant au total quelque 70.000 morts.
M. Ahmed a été accueilli à l'aéroport international d'Asmara par le président érythréen Isaisas Afwerki et les deux hommes devraient discuter des efforts permettant d'établir une paix durable entre les deux pays.
Dans un communiqué publié un peu plus tôt dimanche, Fitsum Arega, directeur de cabinet du Premier ministre éthiopien, a indiqué que ces discussions porteraient sur les moyens de faire revivre une histoire commune interrompue par deux décennies de conflits.
Plus tôt ce mois-ci, l'Ethiopie a accueilli une délégation érythréenne dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Osman Salah, la première de haut niveau à se rendre en Ethiopie en vingt ans. Cette visite est survenue après que le parti au pouvoir en Ethiopie, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), a annoncé le 5 juin son intention de mettre en oeuvre sans condition l'accord de paix conclu en juin 2000 à Alger.
Cet accord a mis un terme à la guerre frontalière longue de deux ans, mais un face-à-face tendu s'est néanmoins poursuivi, les deux parties participant ponctuellement à des accrochages. Jusqu'à ce mois, l''Ethiopie avait refusé d'accepter totalement les résultats de l'accord d'Alger, notamment de restituer à l'Erythrée le contrôle de la ville de Badme, vieux point de contentieux entre les deux pays.
Pour sa part, l'Erythrée avait insisté, jusqu'à récemment, sur le fait qu'une démarcation des frontières devait être faite avant toute négociation sur la normalisation des relations.