Dernière mise à jour à 09h26 le 15/03
Le Premier ministre algérien Noureddine Bedoui, nouvellement nommé, a annoncé jeudi que le gouvernement qu'il devait former sera chargé de garantir une transition pacifique du pouvoir, après de nombreuses manifestations revendiquant le départ du système politique au pouvoir.
M. Bedoui, qui a tenu une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué : " nous sommes en période de concertation et le prochain exécutif sera composé de technocrates, représentatif des forces et compétences nationales, à même de contribuer à gérer la période de transition qui ne devrait pas dépasser une année pour répondre aux aspirations du citoyen algérien".
Le Premier ministre a assuré que "les recommandations que la conférence inclusive préparerait devraient s'inspirer des revendications exprimées lors du mouvement de protestation afin de répondre aux aspirations de la population".
Pour ce qui est du rôle de l'armée dans la situation actuelle, M. Bedoui a admis que "l'Algérie traverse une conjoncture délicate et exceptionnelle, et nous devons l'aborder sagement et calmement", ajoutant que "l'armée protège les frontières, et engagée à contrecarrer toute menace susceptible de nuire à la nation".
M. Bouteflika a annoncé lundi une série de propositions visant à ouvrir la voie à une transition en douceur du pouvoir et à la mise en place d'une "seconde République", en invitant toutes les parties à une conférence ouverte à tous qui permettrait d'élaborer une nouvelle constitution pour le pays.
Annonçant l'annulation de l'élection présidentielle prévue le 18 avril prochain, le chef de l'Etat a proposé une période de transition au cours de laquelle il resterait au pouvoir jusqu'à l'élection d'un nouveau président.
Cependant, les quelque 14 partis et activistes de l'opposition ont rejeté le rôle dirigeant du régime en place pendant la phase de transition, tout en refusant de participer à cette conférence.
Des millions d'Algériens organisent des rassemblements continus à travers le pays depuis le 22 février pour demander des changements politiques.
Une autre grande marche est prévue vendredi 15 mars pour "exprimer le refus des décisions annoncées par M. Bouteflika", alors que les manifestants se sont engagés à poursuivre leur mouvement de protestation de masse jusqu'au départ du système.