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Tunisie: la moitié des PME souffrent de graves difficultés financières

Xinhua | 15.03.2019 09h19

La moitié des petites et moyennes entreprises (PME) tunisiennes souffrent actuellement de graves difficultés financières, a annoncé jeudi, lors d'un point de presse, le chef de l'Association tunisienne des investisseurs en capital (ATIC), Mohamed Slah Frad.

5.000 de ces entreprises en difficulté ne communiquent pas sur leur situation financière, a fait savoir M. Frad qui intervient en marge d'une rencontre sur le thème: "restructuration des entreprises en difficulté: rôle du capital-investissement".

"Si cette situation continue, les PME, qui constituent 95% du tissu économique du pays, risquent de fermer leurs portes d'autant que des emplois seront ainsi perdus", a regretté le président de l'ATIC.

D'après lui, le rôle des investisseurs en capital repose essentiellement sur le sauvetage de ces PME aux niveaux de l'anticipation et de détection précoce des crises, du renforcement des leurs propres ressources, du financement de leurs plans de restructuration, outre la conquête et la prospection d'autres marchés.

"Le capital investissement contribue à l'identification des ressources financières permanentes aux PME et ce, via la souscription directe dans le capital de la PME ou bien via la bourse", a-t-il dit.

A noter dans ce sens qu'en Tunisie, le portefeuille de l'intervention du capital investissement dans le capital des PME s'élève, actuellement, à 2,7 milliards de dinars (environ 0,89 milliards de dollars), soit 3% du PIB du pays.

Comparativement aux taux enregistrés dans des pays voisins (comme le Maroc et l'Algérie), "ce taux est important (...) mais, il demeure faible par rapport aux pays développés", a encore commenté M. Frad s'adressant aux journalistes.

En tout, 5.000 PME tunisiennes ont bénéficié du financement capital-investissement, ce qui a permis la création de plus de 50 mille emplois.

Afin de faire face à pareil état des lieux et pour en sortir à l'aide de ces PME, le gouvernement tunisien a opté pour une stratégie industrielle (en cours d'élaboration au ministère de l'Industrie et des PME) couvrant 5 ans (2020-2025) :"une stratégie qui tend à identifier des solutions aux problèmes auxquels font face les PME tunisiennes, dont, surtout, la sous-capitalisation et l'aspect familial de ces entreprises, qui les empêche à se transformer en grandes sociétés", tient à préciser le secrétaire d'Etat aux PME Habib Debbabi.

"Le ministère, a ajouté le responsable, veille actuellement à chercher un bailleur de fonds pour identifier une ligne de financement devant garantir la restructuration, la digitalisation et l'accompagnement des PME à se transformer".

Désormais, la Tunisie dispose déjà d'une réglementation (une loi), depuis avril 1995, qui gère le redressement des entreprises en difficulté.

En revanche, l'amendement de cette loi à deux reprises, en 2003 et en 2016, n'a fait que "décourager les entreprises ciblées à bénéficier de ses dispositions car elles favorisent la position du créancier au détriment du sauvetage de l'entreprise", a réagi Mbarek Khamassi, directeur à l'une des principales PME tunisiennes, El Karama Holding, détenue par l'Etat et sous contrôle du ministère des Finances et gère plus d'une cinquantaine de sociétés (télécommunications, concessions automobile, services financiers, immobilier, médias, croisières, etc).

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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