Dernière mise à jour à 09h43 le 04/04
Avec 121 votes favorables, 5 contres et 11 abstentions, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement tunisien) a approuvé mercredi une loi portant sur le régime des pensions civiles et militaires de retraite et des survivants dans le secteur public, a-t-on appris auprès de l'ARP.
En effet, la loi en question fixe l'âge du départ à la retraite à 62 ans et à 57 ans pour les métiers pénibles. Elle stipule également l'augmentation des contributions au titre des régimes de retraite à 3%, dont 2% sont à la charge de l'employeur, et ce, à partir du premier jour du mois consécutif à l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.
Cependant, la contribution des employés estimée à 1% est prévue à partir de janvier 2020.
D'un autre côté, cette nouvelle réglementation approuvée prévoit aussi d'augmenter d'une année l'âge de départ à la retraite pour les employés qui atteindront 60 ans à partir du premier juillet 2019 jusqu'au 31 décembre 2019 et de 2 ans à partir du 1er janvier 2020, pour les employés qui auront atteint 60 ans à compter de cette date.
"Cette loi permettra d'améliorer les conditions financières des caisses sociales, en particulier celles de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS)", a déclaré aux médias, à l'issue de la séance parlementaire, le ministre tunisien des Affaires sociales, Mohammed Trabelsi.
D'après ce dernier, "cela sera en mesure de favoriser une meilleure qualité de services en faveur des retraités (...) le dialogue social se poursuivra en vue d'adopter de nouvelles mesures de réforme pour ainsi essayer d'apporter un certain équilibre financier des caisses sociales en Tunisie".
Pour bon nombre de députés, ayant réagi en marge des assises de cette séance parlementaire, cette nouvelle loi ne sera pas une "bonne alternative" voire même la "seule alternative" à entreprendre pour éviter une crise qui ne cesse d'affaiblir le secteur de la couverture sociale en Tunisie.
"Le projet de loi ne traiterait pas de manière radicale la crise des fonds sociaux, mais constituerait une simple solution provisoire de remède qui retarderait les impacts des déficits de ces fonds", a commenté le député de l'opposition, Haykel Belgacem.
Pour la députée Asma Aboul Hana, "la révision de l'âge de la retraite énoncée dans ce projet de loi affecterait également le droit au travail des jeunes, en particulier de ceux possédant des diplômes supérieurs, ce qui alimenterait le problème du chômage dans le pays".