Dernière mise à jour à 09h17 le 03/04
Le gouvernement nippon a donné mardi son feu vert au déploiement de membres des Forces japonaises d'autodéfense (JSDF) au sein d'une mission multinationale en Egypte. Il s'agit d'une première depuis l'adoption d'une loi controversée en 2016.
Deux personnels des JSDF doivent ainsi rejoindre les rangs de la Force multinationale et observateurs (FMO). Créée en 1979 par Israël et l'Egypte et entrée en activité en 1982, cette force de maintien de la paix est chargée de surveiller dans le Sinaï l'application du traité de paix entre les deux pays.
En vertu de la décision de Tokyo, ces deux militaires seront déployés au QG de la FMO le 19 avril où ils resteront jusqu'au 30 novembre. Ils auront pour tâche de faciliter la communication entre les militaires égyptiens et israéliens, selon Tokyo. Jusqu'ici, l'aide du Japon au FMO n'était que financière.
Ce déploiement, rendu possible par l'allègement des contraintes pesant sur les JSDF dans la Constitution nippone d'après-guerre, est le premier que le Japon entreprend en dehors du cadre onusien.
Certains estiment qu'il s'agit d'une épreuve de vérité pour le Premier ministre Shinzo Abe qui cherche à amender la Constitution de 1946 pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale en réduisant les contraintes imposées aux JSDF, les autoriser notamment à être présentes sur des théâtres extérieurs.
Pour ce faire, M. Abe aura besoin de deux tiers des voix au Parlement et une approbation par référendum. A ce jour, le Komeito, allié du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, se montre réservé, tandis qu'une majorité de l'opinion publique japonaise y semble hostile.