Niger : plus de 300 demandeurs d'asile soudanais arrêtés pour incendie volontaire de leur camp d'accueil

Au moins 335 demandeurs d'asile soudanais au Niger ont été arrêtés au cours du week-end à Agadez (nord) pour diverses infractions graves, dont l'incendie volontaire de leur camp d'accueil administré par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a annoncé dimanche le procureur de la République d'Agadez, Saïdou Seyni.

Selon lui, il est également retenu contre eux les chefs d'"attroupement non armé sur la voie publique, rébellion et destruction volontaire de biens publics".

Ces demandeurs d'asile, selon des sources concordantes, avaient manifesté pour réclamer leur carte de réfugié et de meilleures conditions de vie. M. Seyni a rappelé que les demandeurs d'asile avaient entrepris des mouvements d'humeur du 16 décembre au 4 janvier dernier, "notamment des marches de protestation, avec occupation de places publiques et organisation de sit-in, en violation de la loi".

Les autorités régionales ont décidé samedi de les ramener de force sur leur site d'hébergement. "Une fois là-bas, ils ont mis le feu au centre et se sont pris aux forces de sécurité à travers des jets de projectiles", a ajouté le procureur.

"288 sur les 331 habitations du camp d'accueil sont complètement calcinées, ainsi que l'infirmerie", tandis que des pare-brises de véhicules ont été cassés, a-t-il précisé, ajoutant que "335 manifestants identifiés comme meneurs ayant participé à l'incendie ont été interpelés et mis à la disposition de la police".

La représentante du HCR au Niger, Alessandra Morelli, est attendue ce mardi à Agadez pour y rencontrer les réfugiés et les autorités locales, a-t-on appris lundi à Niamey de source proche du dossier.

Pour rappel, le Niger, à cheval entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne, est considéré comme un pays de transit par excellence des candidats d'Afrique subsaharienne à la migration vers l'Europe, via la Libye.

En ce sens, il fait partie des pays retenus pour abriter des "centres de tri" proposés par le président français Emmanuel Macron lors de sa visite en décembre 2017 à Niamey. Installé à Agadez, le centre du HCR accueille des réfugiés demandeurs d'asile, en attendant d'examiner leurs dossiers de candidats à la migration vers l'Europe.