Dernière mise à jour à 09h13 le 25/09
Vera Songwe, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations Unies, a souligné jeudi la nécessité de maintenir une solide plateforme multilatérale, en mettant notamment l'accent sur l'atténuation de l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les pays africains les moins développés.
La Secrétaire générale de la CEA a lancé cet appel urgent au cours de la Réunion ministérielle annuelle des ministres des Affaires étrangères des pays en développement sans littoral (PDSL), qui se tenait de manière virtuelle. La CEA a par la même occasion souligné la nécessité d'un soutien continu et cohérent aux PDSL du continent africain.
"Si jamais il y a eu un moment où le multilatéralisme était nécessaire, c'est bien maintenant - d'autant plus que l'ombre du terrible COVID-19 continue à planer sur le monde, affectant les chaînes d'approvisionnement globales", a déclaré Mme Songwe selon un communiqué publié par la CEA au cours de cette réunion virtuelle.
"Nous avons besoin du multilatéralisme pour fournir un soutien cohérent et durable aux pays en développement sans littoral. Ils ont davantage de besoins spéciaux que les non-PDSL", a affirmé Mme Songwe, ajoutant que le COVID-19 avait mis en lumière la nécessité de renforcer le multilatéralisme.
Mme Songwe a en outre souligné que le continent africain abritait la majorité des pays en développement sans littoral du monde, des pays qui continuent à faire face à des défis très particuliers en matière de commerce et de développement en raison de leur manque d'accès à la mer et de leur éloignement géographique des marchés internationaux.
"Les PDSL souffrent du manque de compétitivité à la fois de leurs exportations et de leurs importations, ainsi que du pouvoir d'achat moindre de leurs populations, ce qui les rend défavorisés par rapport aux non-PDSL", a déclaré Mme Songwe.
Notant que le déficit d'infrastructures de l'Afrique et les coûts logistiques élevés qui en résultent restaient un obstacle majeur à la croissance, Mme Songwe a donné en exemple le domaine énergétique, où seulement 30 % des personnes vivant dans des pays en développement sans littoral africains avaient accès à l'électricité en 2017, un taux plus faible que dans tous les autres PDSL du monde.
Mme Songwe a également appelé à agir et à intervenir plus vite pour relever les défis spécifiques liés à l'enclavement, afin de garantir que ces pays ne soient pas laissés pour compte.
Le COVID-19 "aggrave la situation déjà difficile des pays en développement sans littoral d'Afrique", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il existait cependant aussi des opportunités pour "mieux reconstruire après la pandémie".
La Zone de libre-échange continentale africaine sera par ailleurs essentielle pour aider les pays en développement sans littoral à relever certains des défis auxquels ils sont confrontés, en ajoutant notamment de la valeur à leurs produits, en créant des emplois et en garantissant la paix et la sécurité dans ces pays, a-t-elle affirmé.
Notant qu'il était essentiel de tirer parti des technologies numériques pour assurer l'intégration des PDSL dans les chaînes de valeur mondiales, Mme Songwe a également évoqué l'importance de l'identité numérique pour les populations de ces pays.
Cette réunion virtuelle de haut niveau a été convoquée pour examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d'action de Vienne pour les PDSL pour la décennie 2014-2025 - un programme de développement phare qui vise à aider les pays sans littoral à relever les défis particuliers auxquels ils sont confrontés et à faciliter leur intégration dans l'économie mondiale, selon la CEA.
La réunion a également permis aux ministres et hauts fonctionnaires de partager leurs connaissances et leur expérience, de présenter des recommandations et d'offrir de nouvelles opportunités pour accélérer la mise en œuvre du Programme d'action de Vienne et du Programme de développement durable à l'horizon 2030.