Dernière mise à jour à 09h53 le 28/10
Le président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi et le président du Conseil souverain du Soudan Abdel Fattah Al-Burhan, en visite en Egypte mardi, ont exprimé la volonté des deux pays de parvenir à un accord contraignant sur la mise en eau et l'exploitation du controversé Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), a déclaré le bureau du président dans un communiqué.
"Les deux dirigeants ont souligné que le problème des ressources en eau est une question de sécurité nationale pour leurs pays", a dit le porte-parole du président Bassam Rady, ajoutant qu'ils étaient parvenus à un consensus sur les questions litigieuses relatives au GERD.
M. Al-Sissi a également exprimé son soutien total aux dirigeants politiques du Soudan dans la définition de l'avenir de leur pays, qui contribuera à la paix et à la stabilité régionales.
La visite de M. Al-Burhan intervient quelques heures avant la reprise des pourparlers trilatéraux entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie, sous l'égide de l'Union africaine, sur la question du GERD, qui sont bloqués depuis sept semaines.
Les nouveaux pourparlers ont lieu quelques jours seulement après que le président américain Donald Trump a reproché à l'Ethiopie l'échec des précédentes négociations sur le GERD.
"C'est une situation très dangereuse car l'Egypte ne pourra pas vivre de cette façon", a déclaré M. Trump au Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok lors d'une conversation téléphonique, en précisant que l'Egypte pourrait "finir par faire sauter le barrage".
L'Ethiopie a ensuite convoqué l'ambassadeur américain au sujet des propos de M. Trump, les considérant comme une incitation à la guerre.
Au début du mois d'octobre, M. Al-Sissi s'est entretenu au Caire avec son homologue kenyan Uhuru Kenyatta sur le barrage contesté, et plus tard, à la mi-octobre, il a reçu un appel téléphonique du président sud-africain Cyril Ramaphosa sur la question.
L'Ethiopie a commencé la construction du barrage en 2011, tandis que l'Egypte redoute que le barrage n'affecte sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau du Nil. Le Soudan a récemment fait état de préoccupations similaires concernant le barrage de 4 milliards de dollars américains.
Au cours des dernières années, les discussions tripartites sur les règles relatives à la mise en eau et à l'exploitation du barrage, d'une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes, ont été infructueuses, y compris celles organisées par Washington et, récemment, par l'Union africaine.