Dernière mise à jour à 08h42 le 13/08
La police béninoise a entamé depuis ces derniers jours une opération visant à faire déguerpir manu militari les occupants illégaux des espaces publics, notamment des commerçants qui ont installé leurs boutiques et étalages de marchandises sur les trottoirs des voies publiques, obstruant les circulations aux usagers dans les villes, a constaté jeudi Xinhua à Cotonou
Vers 10 heures locales de ce jeudi, un détachement de la police républicaine a investi le marché international de Dantokpa de Cotonou, la métropole béninoise, pour déloger les occupants illégaux des trottoirs des rues bitumées et pavées.
"Je me suis installée à cet endroit où je vendais mes marchandises depuis plusieurs décennies. Aujourd'hui, la police vient de me notifier que je suis sur un espace public et que je dois plier mes bagages à l'instant même, sans quoi, elles sont prêts à m'aider", a lamentablement confié à Xinhua, Pélagie Assogba, vendeuse des habits des nouveaux nées sur le trajet pharmacie 4 thérapies-station Lègba à Dantokpa.
Tout comme cette vendeuse, les étalages, produits, denrées et articles des commerçants installés sur ce tronçon dans ce grand marché de Cotonou, ont changé de place sous le regard des agents de la police républicaine qui parfois portent assistance aux propriétaires qui traînent les pas pour libérer cet espace public.
Dans une récente déclaration à Cotonou, le préfet du département du Littoral, Alain Orounla, a estimé que ce qui se passe au marché de Dantokpa, est "inimaginable".
"Faites le tour de la descente du nouveau pont en passant par la pharmacie les 4 thérapies, ce qui s'y passe est inimaginable. On déserte le marché pour venir s'installer sur la voie publique, sur la chaussée entravant la circulation, avec tout ce que cela comporte comme pollution, production de déchets de tous genres. C'est un spectacle insoutenable, d'autant plus insoutenable qu'il se produit aux abords du marché international de Dantokpa qui a la vocation d'accueillir des gens de la sous-région", a-t-il déploré.
Pour M. Orounla, l'opération en cours participe également à la nouvelle politique du gouvernement en matière de promotion du tourisme.
"Si nous reflétons cette image de notre pays à travers ce marché international, nous ne pouvons pas inciter les gens à venir faire du tourisme dans notre pays. Or, le tourisme fait partie des priorités du gouvernement, source de devises que nous recherchons et pour lequel il y a des centaines de milliards d'investissement en cours", a-t-il expliqué.
En dehors de la ville de Cotonou, la même opération étale déjà ses tentacules dans plusieurs villes du sud et du centre du pays, notamment à Abomey Calavi, où les promoteurs de maquis, de débits de boissons et autres vendeuses de nourriture priés de déguerpir y sont contraints par la force publique.