Dernière mise à jour à 09h36 le 03/09
L'Afrique a réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre de l'initiative mondiale visant à garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières dans le contexte de la pandémie de COVID-19 qui menace la durabilité des gains, selon un communiqué de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations Unies publié jeudi.
La nouvelle a été annoncée lors de l'événement virtuel de cinq jours sur la mise en œuvre de l'examen régional de l'initiative intitulée "Pacte mondial pour les migrations", qui s'est achevé mercredi.
D'après un rapport sur les migrations continentales rédigé par la CEA et présenté lors de la réunion, le nombre de migrants en Afrique est passé de 23,5 millions à 26,5 millions entre 2015 et 2019, soit une augmentation de 13 %, un taux supérieur à la moyenne mondiale de 9,2 %, et représentant 9,8 % de la population migrante mondiale.
Le rapport précise par ailleurs que les destinations de la plupart des migrants étaient en Afrique plutôt qu'en Europe ou en Amérique du Nord, tandis qu'environ 86% des migrations n'étaient pas liées à des conflits.
Les migrants ont considérablement contribué au développement de l'Afrique, avec des envois de fonds combinés évalués à 84,3 milliards de dollars en 2019, ce qui dépasse l'aide au développement reçue par la région.
La traite des êtres humains, les violations des droits de l'homme, la gestion des frontières, l'identité légale, l'accès aux services de base, les migrants disparus, la détention et le retour forcé sont les principales préoccupations identifiées par le rapport.
"La pandémie menace d'aplanir la trajectoire positive par rapport à plusieurs indicateurs, en particulier les emplois décents et la sécurité des migrants", a commenté Thokozile Ruzvidzo, directrice de la Division du genre, de la pauvreté et des politiques sociales à la CEA, exprimant dans le même temps son inquiétude face à la montée de la xénophobie et des politiques restrictives qui ne font qu'augmenter les migrations irrégulières.
"De tels développements perturbateurs nécessitent des efforts concertés pour que les migrations fonctionnent pour tous", a-t-elle aussi noté.