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La Tunisie anticipe une panoplie de réformes pour 2022-2024 la veille d'une réunion vitale avec le FMI

Xinhua | 11.02.2022 08h39

Les autorités tunisiennes s'apprêtent à tenir un cycle de négociation, le 14 février courant à distance, avec le Fonds monétaire international (FMI) pour parvenir à conclure un nouveau accord, susceptible d'aider la Tunisie à trouver un relatif apaisement financier au profit de son budget de 2022 qui se trouve encore "asphyxié" faute de ressources de financement extérieur.

En effet, l'annonce de cette session de négociation avec le FMI a été révélée par le ministère tunisien des Finances et prendra fin le 22 février 2022, avec la convocation des principaux acteurs locaux à savoir le gouvernement, le ministère des Finances et celui de l'Economie et de la planification, outre la Banque centrale de Tunisie (BCT) et les institutions impliquées dans les grandes réformes préconisées.

Récemment, le gouvernement tunisien a anticipé cette réunion de négociation avec la publication d'un document baptisé "Hypothèses et grandes orientations pour la période 2022-2024", manifestant une certaine volonté de mettre sur les rails une batterie de réformes touchant notamment au secteur public et le secteur de la subvention.

D'après ledit document, divulgué par le ministère des Finances, l'objectif étant de redresser la dette publique du pays à 85%, contre 85,6% à la fin de 2021 et de développer les ressources de financement propre à 66,6% à l'horizon de 2024.

Devant être l'un des dossiers à négocier avec le FMI, le programme de réforme proposé par le gouvernement tunisien repose sur le renforcement des mesures de lutte contre les répercussions économiques de la crise liée à la COVID-19 en plus du report de certaines dispositions de la loi des finances de 2020 relatives au recrutement dans la fonction publique.

Il sera également question de maîtriser la masse salariale et de revoir la structure de la fonction publique. A noter dans ce sens que la masse salariale poursuivra une tendance ascendante, en Tunisie, pour aggraver les charges financière du budget de l'Etat.

Pour ne citer qu'un seul exemple (selon la loi des finances pour 2021), les dépenses des salaires ont atteint 20.345 millions de dinars en 2021 (7.088 millions de dollars), ce qui constitue presque 59% des ressources budgétaires de l'Etat.

D'un autre côté, le gouvernement tunisien prévoit aussi le gel ou le report des augmentations salariales dans la fonction publique et des recrutements, lesquels seraient limités seulement aux secteurs prioritaires, sans oublier le report de l'exécution de certains accords signés avec la puissante centrale ouvrière (l'Union générale tunisienne du travail, UGTT).

Avec un nouveau programme de départ à la retraite anticipée (possibilité de prévoir un programme de départ volontaire, en bénéficiant directement de la pension de retraite et d'une prime de départ), les autorités tunisiennes prévoient également de réduire le nombre de fonctionnaires dans le secteur étatique.

Ce nouveau programme, une fois en place, sera capable d'améliorer la gestion des ressources humaines et développer le système de rémunération dans le secteur public via la généralisation du télétravail dans la fonction publique outre l'adaptation des salaires avec le rendement et la productivité.

La seconde phase du programme réformiste du gouvernement tunisien repose sur la réforme du secteur de la compensation dans plusieurs domaines en mutant de la subvention des prix à la subvention directe, pour ainsi retrouver un niveau de prix réel des hydrocarbures, grâce à des mesures parallèles pour la protection des catégories vulnérables et poursuivre le mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants.

Progressivement, les autorités tunisiennes compétentes opteront pour la levée de la subvention des produits qualifiés de "sensibles" via un ajustement partiel des prix avant de passer à une levée totale de la subvention en prévoyant des transferts directs aux concernés. Il sera également question d'instaurer un ajustement automatique et périodique des prix en fonction du niveau de la consommation de l'électricité et du gaz.

Volet réforme fiscale, le gouvernement tunisien propose un programme globalement numérisé portant sur la création d'un compte fiscal unifié et la rationalisation des transactions en espèces en plus du renforcement des échanges électroniques et l'élargissement de la recette fiscale.

Le ministère tunisien des Finances projette, sur un autre plan, la digitalisation des opérations d'audit fiscal, ainsi que le renforcement du système d'audit et une alternative d'annuler l'exonération de la TVA appliqué sur bon nombre d'activités commerciales.

Il est à noter que la croissance économique de la Tunisie est estimée à 3% à l'horizon de 2026, d'après les prévisions du gouvernement actuel. Une croissance prévue, entre autres, grâce au renforcement de l'investissement et l'incitation de la production, ainsi que la maitrise de la masse salariale. Laquelle devra passer à 14,4% du PIB en 2024, contre 16,4% du PIB en 2020.

Quant aux dépenses de subvention, les prévisions gouvernementales tablent sur un taux de 3,8% en 2024 contre 6,8% en 2020.

(Rédacteurs :实习生2, Ying Xie)
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