Flash :

France : l'occasion de se raccrocher à la locomotive chinoise Un clin d'oeil de la Run Red Dress pour la Fête des Mères La Chine rend hommage aux victimes du séisme de Wenchuan Cinq ans après le séisme, la vie reprend sur les ruines Des retards à l'information qui alimentent les rumeurs en ligne Retour sur les écrans du film Django Unchained La culture traditionnelle chinoise perdure Richard Branson se déguise en hôtesse de l'air après un pari perdu Wayne Rooney veut quitter Manchester Dix-neuf blessés dans une fusillade à la Nouvelle-Orléans, dont deux enfants Une journée portes ouvertes sur un navire de guerre appréciée des jeunes Déplacement du personnel de l'OMS pour l'Arabie saoudite en raison du nouveau coronavirus France : les personnes en contact avec les malades du nouveau coronavirus sous surveillance France : confirmation du deuxième cas de coronavirus La tomate et le soja pourraient aider à réduire le risque du cancer de la prostate Nouveau décès de la grippe aviaire H7N9 à Shanghai Chine/H7N9 : renforcement de la surveillance de la grippe Chine : taux de change Un forum économique conjoint Albanie-Macédoine sera organisé le 22 mai à Tirana L'Albanie poursuit sa croissance économique: BERD

Beijing  Très nuageux  27℃~18℃  City Forecast
Français>>Chine

France : l'occasion de se raccrocher à la locomotive chinoise

( Xinhua )

13.05.2013 à 17h37

Le président français François Hollande a entamé récemment une visite d'Etat en Chine, événement d'autant plus remarquable qu'il s'agit de la première visite d'un chef d'Etat des puissances occidentales en Chine depuis l'entrée en fonctions de la nouvelle direction chinoise.

Au cours de la visite, le président français a profité de chaque occasion pour proclamer le message suivant : nous, Français, avons besoin de vous, Chinois. "Il n'y aura pas de reprise en Europe sans la Chine, sans l'Asie, et il n'y aura pas non plus de développement durable en Chine sans l'Europe", a-t-il souligné.

Hormis M. Hollande, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et le ministre des Finances Pierre Moscovici ont également effectué récemment des visites en Chine . Leur but était, sans aucun doute, de renforcer les relations économiques avec l'Empire du Milieu.

Ces visites attirent non seulement l'attention des observateurs en Chine et en France, mais également dans le reste du monde. Dans un article du 6 mai publié sur son site internet, le journal américain New York Times considère que si les dirigeants et de hauts responsables français fréquentent la Chine ces derniers jours, c'est pour promouvoir l'économie française et celle de la zone euro, qui se trouvent dans une situation difficile, auprès de la Chine.

FRANCE : SE RACCROCHER A LA LOCOMOTIVE CHINOISE

Au cours de la dernière journée de la visite d'Etat de François Hollande en Chine, le président français a signé un accord pour l'achat par Beijing de 60 avions Airbus, une commande évaluée à six milliards d'euros.

Au-delà des secteurs traditionnels de la coopération économique franco-chinoise, le nucléaire civil et l'aéronautique, il a également évoqué de nouveaux domaines dans lesquels la France pourrait exceller et répondre aux attentes de la Chine : le développement urbain, l'agro-alimentaire, la santé ou encore l'économie numérique.

Hollande considère que ses interlocuteurs chinois ont "parfaitement répondu" à son souhait de rééquilibrer les échanges commerciaux, lourdement déficitaires pour la France, en renouant les liens politiques et économiques entre Paris et Beijing. Le développement rapide de la Chine, loin d'effrayer la France, constitue "une opportunité considérable" susceptible de "tirer la croissance mondiale" vers le haut, a-t-il souligné.

Dans un entretien accordé à Xinhua, le sinologue français Pierre Picquart semble d'accord avec le point de vue de M. Hollande : "Tout doit être fait, en France, pour se raccrocher à la locomotive chinoise : d'un côté, en facilitant la pénétration des entreprises françaises appartenant à des secteurs où la demande des Chinois va exploser ; de l'autre, en lançant un appel aux investisseurs, aux étudiants et aux touristes chinois en France."

La France doit réduire son déficit extérieur colossal avec la Chine, a souligné Pierre Picquart, avant d'ajouter que cela peut se faire dans de nombreux secteurs de pointe mais également dans les transports, les énergies, les ressources, le luxe, l'agro-alimentaire, l'environnement... Pour atteindre cet objectif, il faut, selon lui, rétablir une relation très stable de partenariat et de confiance mutuelle entre la France et la Chine, mais aussi encourager et accueillir les entreprises et investissements chinois en France dans tous les secteurs. Les entreprises françaises devraient investir davantage dans les zones de développement en Chine, le centre ou et l'ouest, selon lui.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est aussi voulu rassurant quant au renforcement de la relation. "Sur le plan politique, il y aura une visite d'Etat chaque année entre les deux pays et ça, ça veut dire, moi qui ait un peu la pratique de ces choses, que nécessairement il y aura une montée en régime", a-t-il indiqué.


CHINE : UN PARTENAIRE IMPORTANT POUR LA FRANCE

"Eu égard à l'ampleur de l'économie chinoise, la deuxième plus grande économie mondiale, la Chine figure parmi les plus importants partenaires commerciaux pour la France. Sur fond d'économie mondiale morose, des pays européens, partenaires traditionnels de la France, souffrent eux-mêmes d'une croissance faible, faisant de la Chine, qui maintient une croissance à un rythme satisfaisant, un partenaire particulièrement important pour la France dans l'optique d'élargir ses exportations et d'attirer les investissements", a dit XUE Jiancheng, expert chinois en relations internationales, dans un entretien à Xinhua.

"Le déséquilibre avec la Chine représente environ 40% du déficit commercial français, saisir le marché chinois joue donc un rôle clé pour rééquilibrer les échanges commerciaux", a souligné M. XUE, avant d'ajouter qu'il faut élargir les exportations vers la Chine, par exemple, vendre les Airbus, tout en exploitant davantage le marché chinois en dehors des domaines traditionnels.

A son avis, le développement urbain représentera une opportunité importante pour la France, et la participation au développement urbain chinois pourrait également aider à rééquilibrer les échanges commerciaux français. "Dans le développement urbain, la Chine aura certainement besoin de technologies dans les domaines du drainage, de la dépollution et du traitement des déchets, domaines dans lesquels la France est forte et compétitive".

Cependant, selon lui, il existe toujours en France des obstacles qui freinent les ardeurs des investisseurs chinois. "La France, en tant que destination pour les investissements chinois, est moins attirante que l'Allemagne, où il n'y pas de salaire minimum et où les relations entre le patronat et le syndicat sont relativement bonnes, et le Royaume-Uni, qui préconise le libéralisme économique", a expliqué M. XUE.

VERS UN MARCHE OFFSHORE DU RENMINBI A PARIS

Presqu'en même temps de la visite du président français à Shanghai, Pierre Moscovici a effectué une visite à Hong Kong. Au cours de cette visite, il a déclaré que la place financière de Paris disposait de nombreux atouts pour être le principal marché du renminbi, nom officiel du yuan, dans la zone euro, ainsi qu'une plateforme pour les investissements dans la devise chinoise en Afrique.

Selon le journal China Daily, avant la visite d'Etat de M. Hollande en Chine, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a également déclaré que la France voulait mettre en place une ligne de "swaps" (échanges directs) de devises avec la Chine pour faire de Paris l'une des plus importantes places financières pour les transactions en yuan en Europe, en concurrence avec Londres

Les dépôts bancaires en yuan à Paris s'élèvent à 10 milliards de yuans (1,23 milliard d'euros), ce qui place la capitale française au second rang en Europe, derrière Londres. Presque 10% des échanges franco-chinois se font en yuan, d'après des statistiques françaises reprises par le quotidien chinois.

SHEN Jiru, chercheur à l'Institut d'économie et de politique mondiales de Chine, estime qu'un accord cadre d'échanges de devises entre la France et la Chine "sera un accord gagnant-gagnant, qui permet d'être moins dépendant du dollar dans les transactions, de renforcer la coopération financière bilatérale, de faciliter les échanges commerciaux et de favoriser l'internationalisation du renminbi".

Pour sa part, XUE Jiancheng a indiqué que "la Chine a déjà conclut des accords de swaps de devises avec le Brésil, le Japon, les pays de l'ASEAN, et l'Angleterre [...] Pour la Chine, il constitue un grand pas vers l'internationalisation du renminbi, et du côté de la France, il renforcera le rôle de Paris sur le plan financier".

Selon lui, c'est une bonne idée de développer un marché offshore du renminbi à Paris. "La coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique se développe rapidement et activement", dans ce contexte, "la mise en place d'un marché offshore du renminbi à Paris attire certainement les pays africains" en raison de la langue [commune pour certains pays] et des liens étroits traditionnels entre la France et l'Afrique. "Cette mesure pourrait renforcer le rôle de Paris sur le plan financier".

CHEN Si, expert du Comité de surveillance des marchés financiers chinois, partage le point de vue de M. XUE.

"L'accord de swap de devises permet de faciliter les échanges et les investissements internationaux, d'éviter d'assumer le risque de change, et de réduire le coût de financement, ce qui est considérablement bénéfique aux échanges bilatéraux", a-t-il dit, ajoutant que "la mise en place d'un centre offshore du renminbi à Paris influencera certainement le continent africain, d'autant plus que la coopération sino-africaine ne cesse de s'intensifier. L'internationalisation du renmibi exercera une influence considérable sur l'économie africaine".

  • Nom d'utilisateur
  • Anonyme

Sélection de la rédaction

Les Articles les plus lus |Sondage

Pages spéciales