Dernière mise à jour à 11h22 le 17/10
Les Etats-Unis pourraient se tirer une balle dans le pied s'ils effectuent les patrouilles navales prévues dans les eaux au large des îles chinoises en mer de Chine méridionale, car une provocation de ce genre risque de créer des erreurs de jugements et de déstabiliser la région.
Des responsables de l'armée et des porte-parole du gouvernement américain ont récemment indiqué l'intention de leur pays d'envoyer des navires dans un rayon de 12 miles nautiques au large des îles où la Chine a récemment effectué des travaux de remblayage, dans une action délibérée visant à remettre en cause les revendication territoriales de la Chine.
Le gouvernement américain peine à justifier une telle démarche provocante.
Premièrement, une action de ce genre va de manière évidente à l'encontre de la déclaration publique de Washington affirmant qu'il ne prend pas partie dans les revendications territoriales émises par six différents parties en mer de Chine méridionale.
Deuxièmement, les Etats-Unis affirment effectuer cette opération afin d'exercer leur soi-disant droit à la liberté de navigation, comme le permet le droit international. Mais le fait est que la Chine n'a jamais rien fait pour entraver la liberté de navigation dans cette région.
Au contraire, la Chine a un intérêt tout particulier dans la protection de ce droit, la majorité de ses opérations commerciales internationales passant via les voies maritimes de la région.
Troisièmement, le fait que Washington affirme que cette action vise à empêcher la militarisation de la mer de Chine méridionale est fallacieux, la Chine ayant déjà promis n'avoir aucune intention de militarisation des îles nouvellement étendues.
Beijing a clairement indiqué que la construction d'installations dans la région vise principalement à de l'entretien, à améliorer les conditions de vie pour le personnel stationné et à fournir des biens publics à la communauté internationale en offrant des services aux bateaux étrangers navigant dans la région.
Cette opération américaine, si elle est mise à exécution, ne laissera pas d'autre choix à la Chine que de renforcer ses capacités de défense.
En outre, cela les tournerait en ridicule si les Etats-Unis recourent à l'intimidation militaire pour exercer leurs droits supposés, alors qu'ils ont appelé les pays ayant des revendications à résoudre leurs différends maritimes par des moyens pacifiques.
Il ne fait aucun doute que si Washington effectue bel et bien cette opération de patrouille, il devra assumer la responsabilité de faire augmenter les tensions dans la région, augmentant les risques d'erreurs de jugements et compliquant les efforts cherchant à atteindre une solution diplomatique aux différends.
Washington devrait être avisé concernant le fait que certains pays ayant des revendications dans la région, tels que les Philippines, alliées des Etats-Unis, seront encouragés par l'action américaine pour prendre des mesures plus provocantes afin de défier la Chine et de déstabiliser la région.
La Chine a déjà exhorté les Etats-Unis de ne pas effectuer cette action provocante en mer de Chine méridionale à un moment où les relations sino-américaines viennent de s'améliorer à la suite de la visite d'Etat fructueuse du président chinois Xi Jinping fin septembre.
Lors de sa visite, M. Xi et son homologue américain Barack Obama ont renouvelé leur engagement à construire un nouveau modèle de relations entre grandes puissances caractérisé par la non-confrontation, l'absence de conflits, le respect mutuel et une coopération gagnant-gagnant.
Ils ont également promis d'améliorer davantage les liens inter-armées et d'étendre la coopération dans un large éventail de dossiers pour le bien de leurs peuples et du monte entier.
Cela serait ainsi une grave erreur pour les Etats-Unis s'ils font usage de moyens militaires visant à défier la Chine, car cela endommagera inévitablement le dynamisme positif nouvellement généré au sein de leurs relations bilatérales, ce qui pourrait mener à une incompréhension dangereuse entre les deux armées.
Washington se dit fier de posséder la plus grande puissance militaire au monde, mais cela ne justifie en aucun cas le fait d'intimider d'autres pays comme bon lui semble.
La Chine a tous les droits de défendre ses droits et ses intérêts stratégiques, et répondra fermement à toute provocation de manière appropriée.