Tony Blair : le Royaume-Uni veut être "meilleur partenaire occidental" de la Chine

Le Royaume-Uni entend devenir "le meilleur partenaire occidental" de la Chine et contribue aujourd'hui au renforcement de la relation entre la Chine et l'Occident, a déclaré l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair dans un entretien récemment accordé à Xinhua.

Parlant de la prochaine visite d'Etat du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni (19-23 octobre), M. Blair pense qu'elle "renforcera les relations (bilatérales) au niveau politique, économique et entre les peuples".

Ces relations "se fondent sur ce qui s'est passé depuis ces dix dernières années, mais aussi sur les perspectives des dix prochaines années et sur le fait que chacun voit clairement que cette relation entre le Royaume-Uni et la Chine est d'une importance vitale pour les deux pays", résume-t-il.

M. Blair, ancien chef du gouvernement britannique de 1997 à 2007, a rencontré les présidents chinois Jiang Zemin et Hu Jintao lors de leurs visites d'Etat respectives au Royaume-Uni en 1999 et en 2005.

C'est également sous le mandat de M. Blair que le Royaume-Uni et la Chine ont établi leur partenariat stratégique global en 2004.

"C'est moi qui ai commencé à renforcer le partenariat avec la Chine et l'actuel Premier ministre (David Cameron) le renforce encore davantage. Donc, il existe un consensus au sein de la classe politique au Royaume-Uni sur le fait que la relation avec la Chine est importante pour le Royaume-Uni", poursuit-il.

Notant que la majorité de la population britannique soutenait une relation forte avec la Chine, l'ancien Premier ministre a souligné que le Royaume-Uni était "enthousiaste à l'idée de développer des liens avec la Chine et de faire de la prochaine décennie une décennie en or".

Au cours de cet entretien, Tony Blair a exprimé l'espoir que les deux pays puissent coopérer dans les domaines des infrastructures et de la finance.

"Le Royaume-Uni a un besoin urgent de renouveler ses infrastructures, telles que la production d'électricité, l'énergie nucléaire, et le réseau ferroviaire. La Chine dispose de l'expertise et des capitaux pour nous aider. Donc, c'est tout à fait gagnant-gagnant pour nos deux pays", selon lui.

Outre les infrastructures, d'après M. Blair, le Royaume-Uni et la Chine peuvent également bénéficier d'une coopération dans le secteur financier.

"Nous avons une grande opportunité de faire de Londres un centre financier qui contribue à la vulgarisation, si vous me permettez, du RMB (le yuan chinois), et qui permette au Royaume-Uni d'émettre ici des emprunts d'Etat du gouvernement chinois qui nous assurent que nous coopérons réellement sur le plan financier".

Evoquant le rôle du Royaume-Uni dans les relations sino-européennes, M. Blair estime que son pays est "un acteur-clé en Europe". "Nous avons de bonnes relations avec la Chine. Aussi, le Royaume-Uni peut jouer un rôle en facilitant la relation entre la Chine et l'Europe dans son ensemble".

Sur l'avenir de la Chine, M. Blair a exprimé son optimisme quant à la capacité des autorités chinoises à s'attaquer aux défis et aller de l'avant.

"La Chine a toujours connu d'énormes défis en raison de sa taille, en raison de la rapidité de son développement. Quand vous remontez 30 ans en arrière et que vous comparez la Chine d'alors et la Chine d'aujourd'hui, c'est un pays transformé", conclut Tony Blair.