Dernière mise à jour à 08h40 le 10/03
Les actuelles "deux sessions" annuelles de la Chine sont une "plate-forme unique" qui décidera de l'avenir économique, social et politique de la deuxième plus grande économie du monde, a déclaré Charles Onunaiju, directeur du Centre d'études chinoises au Nigeria, lors d'un récent entretien avec Xinhua.
Les sessions plénières de la 12e Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois) et du 12e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPCC, organe consultatif national) sont uniques et très importantes, car 2016 est la première année du 13e Plan quinquennal de la Chine pour le développement, a expliqué l'expert.
Les sessions ont lieu alors que la Chine est en train de transformer le modèle de croissance économique du pays, passant d'une économie tournée vers les investissements à une économie tournée vers la consommation intérieure de biens et de services et les nouvelles technologies.
La Chine a annoncé, entre autres, un objectif de taux de croissance d'entre 6,5% et 7% en 2016, avec un taux de croissance annuel moyen d'au moins 6,5% d'ici 2020.
Cet objectif majeur s'adapte au Plan quinquennal pour achever la construction d'une société raisonnablement prospère à tous les égards et il tient compte de la nécessité de faire progresser la réforme structurelle.
M. Onunaiju a déclaré que les décisions prises lors de la réunion méritent l'attention du monde, étant donné que la Chine projette de créer jusqu'à 50 millions d'emplois ou d'aider au moins autant de personnes à sortir de la pauvreté, ainsi que de loger près de 60% de la population chinoise dans les centres urbains.
"Ce sont des mesures novatrices", a-t-il indiqué. "Bien sûr, nous allons assister à un ralentissement, comme dans toutes les modifications majeures, mais l'économie chinoise restera encore remarquable au cours des cinq prochaines années".
C'est la première fois depuis 1995 que la Chine a fixé une fourchette pour son objectif économique, ce qui offre une plus grande flexibilité au gouvernement, a fait savoir M. Onunaiju, suggérant que la baisse de vitesse de la croissance économique chinoise sera compensée par économie améliorée plus inclusive, tournée vers les résultats, très productive et qui répond aux défis clés de son économie en pleine croissance.
"Je pense que le ralentissement n'est pas une mauvaise chose en soi, il va apporter de nouveaux facteurs dans l'économie. En général, ce qui importe, c'est la performance, en particulier en ce qui concerne le bien-être des Chinois, la création de plus d'emplois, la réduction de la pauvreté, l'urbanisation, les soins médicaux, (ce) sont toutes des choses positives qui ont un impact sur la vie de la population chinoise et, bien entendu, l'économie chinoise va ainsi avoir un impact sur le reste du monde, la Chine étant un pays clé et fondamental représentant un moteur pour l'économie mondiale", a-t-il déclaré.
Pour de nombreux pays africains en voie de développement qui considèrent la Chine en tant que partenaire de développement et qui considèrent ses stratégies de développement comme un modèle pour les leurs, les réunions en cours et leurs résultats pourraient créer plus d'opportunités inspiratrices, a affirmé M. Onunaiju.