Dernière mise à jour à 13h57 le 04/07
Alors que Beijing a appelé à maintes reprises les pays qui ne sont pas directement concernés par le litige en mer de Chine méridionale à jouer un rôle constructif à ce sujet, le Japon semble renforcer son ingérence dans le contentieux au détriment de la stabilité régionale et sans se soucier de ses relations avec la Chine.
Pour jouer un plus grand rôle dans le litige, Koro Bessho, ambassadeur du Japon auprès des Nations Unies, a déclaré vendredi dès le début de la présidence tournante mensuelle du Japon au Conseil de sécurité des Nations unies qu'il inclurait la question au programme du Conseil si ses membres ou d'autres Etats membres de l'ONU le demandent.
Le Japon s'est efforcé dernièrement de profiter de réunions et de forums internationaux pour exprimer sa "profonde inquiétude" à l'égard du contentieux en mer de Chine méridionale, et les propos tenus par M. Bessho peuvent être perçus comme une invitation à chacun à exprimer son opposition contre la Chine, à un moment où une demande d'arbitrage déposée unilatéralement par les Philippines contre la Chine fait la Une des journaux.
En effet, c'est la deuxième fois cette semaine qu'un haut responsable politique japonais fait ce genre de remarques. Le vice-ministre japonais des Affaires étrangères Shinsuke Sugiyama avait indiqué plus tôt qu'il "suivait de près" la décision du tribunal arbitral de la Cour permanente d'arbitrage (CPA).
Bien qu'il ne soit pas partie au contentieux en mer de Chine méridionale, le Japon a manifesté un empressement exceptionnel à gonfler l'importance de ce désaccord et à attiser les tensions dans ces eaux.
Ce faisant, il cherche à défendre ses intérêts sur plusieurs plans, notamment à avoir plus de moyens de pression contre la Chine dans le litige sur la souveraineté des îles Diaoyu en mer de Chine orientale.
Une autre motivation du Japon pourrait être de renforcer son alliance avec les Etats-Unis, qui, en tant que plus grande puissance mondiale, imposent leur position sur la question de la mer de Chine méridionale pour tenter d'endiguer la progression de la Chine.
En attisant les tensions en mer de Chine méridionale, le Japon pourrait se tailler une réputation de larbin des Etats-Unis, ce qui ne facilitera pas les discussions entre Tokyo et Beijing.
Tous les observateurs lucides se rendent compte que ce que le Japon a fait au cours des derniers mois au sujet de la mer de Chine méridionale n'a fait que compliquer le problème et menace de perturber la stabilité qui régnait dans la région depuis des décennies.
On peut se brûler à force de jouer avec le feu. Pour ne pas être consumé par les flammes qu'il a allumées, le Japon devrait cesser au plus vite ses actions contre-productives qui ne font que reporter un règlement pacifique et définitif du contentieux.