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Les électeurs américains méritent mieux qu'une campagne de diffamation de la Chine

Xinhua | 10.08.2016 08h21

Le candidat républicain aux élections présidentielles américaines Donald Trump a une fois de plus joué la carte de la diffamation de la Chine mardi dans une nouvelle tentative de rehausser sa popularité en chute libre. Mais ses diatribes sont dangereuses, nocives et n'apportent aucune solution qui pourrait permettre d'améliorer les relations sino-américaines.

Dans un discours prononcé à Detroit dans lequel le magnat de l'immobilier new-yorkais énumérait ses propositions pour remédier aux maux économiques de son pays, M. Trump a accusé la Chine de "violer les règles de toutes les manières imaginables" dans ses échanges avec les Etats-Unis et d'être "responsable de près de la moitié de notre déficit commercial total".

Le candidat s'est engagé à stimuler l'économie américaine en limitant les exportations chinoises vers les Etats-Unis et en renégociant les règles du commerce international. "Notre mot d'ordre ne sera plus la mondialisation, mais l'américanisation", s'est exclamé M. Trump.

Afin de rendre le candidat plus attrayant aux yeux des cols bleus des Etats du Midwest, les conseillers économiques de M. Trump avaient auparavant proposé une approche commerciale plus ferme encore, qui n'excluait pas la possibilité d'une "guerre commerciale" avec la Chine, la deuxième plus grande économie mondiale et le plus grand partenaire commercial des Etats-Unis.

En accusant la Chine et le libre-échange international d'être responsables des faibles résultats de l'économie américaine, M. Trump et son équipe ont trahi le principe traditionnel du Parti républicain de soutien ferme au libre-échange. Le candidat républicain partage l'opinion de sa rivale démocrate Hillary Clinton en estimant que Washington doit poursuivre une politique protectionniste nocive et dépourvue de vision à long terme et "faire face à la Chine", une coïncidence pour le moins troublante.

Depuis des années, accuser la Chine de tous les torts est devenu la solution de facilité des candidats à la présidence américaine, qui jouent cette carte pour répondre à tous les problèmes structuraux et fondamentaux du pays. En effet, résoudre ces problèmes nécessiterait de mener des réformes difficiles qu'aucune des parties n'ose proposer de peur de perdre les élections.

Cependant, si ces politiques protectionnistes et populistes font mouche, les Américains devront payer un prix bien plus élevé pour ramener des emplois industriels dans le pays. En négligeant de se concentrer sur certains secteurs réellement compétitifs, ces stratégies ne pourront qu'entraîner des mesures de rétorsion de la part des autres pays, ce qui conduira à des politiques protectionnistes "œil pour œil, dent pour dent", voire à des guerres commerciales.

La Chambre de commerce américaine, qui soutient traditionnellement la position du Parti républicain sur le commerce, a déclaré que l'approche de M. Trump ferait perdre aux Etats-Unis 3,5 millions d'emplois et entraînerait une hausse des prix pour les consommateurs américains, ce qui affaiblirait l'économie.

Critiquer la Chine pour soulager ses frustrations économiques est futile. Ironiquement, les classes moyennes et ouvrières américaines, que M. Trump et Mme Clinton cherchent à séduire avec ces propositions, seraient en réalité les premières victimes des mesures commerciales américaines contre la Chine.

En tant que principaux bénéficiaires des relations de coopération gagnant-gagnant entre la Chine et les Etats-Unis, les Américains se sont habitués à utiliser des produits abordables et de qualité fabriqués en Chine. Sans les échanges commerciaux massifs de leur pays avec la Chine, ni leur qualité de vie, ni leur position privilégiée dans la chaîne industrielle mondiale ne pourront se maintenir.

Les discours impétueux sont devenus la marque de fabrique de M. Trump depuis le début de cette course électorale. Mais le milliardaire lui-même n'aurait pas pu développer ses entreprises pendant des décennies sans nouer de relations avec la Chine.

Depuis des générations, le monde est habitué à voir les candidats aux élections présidentielles américaines critiquer la Chine, puis réorienter leur politique à l'égard de la Chine en vue de consolider les relations avec elle une fois arrivés au pouvoir.

Cela avait notamment été le cas des anciens présidents George W. Bush et du mari de Mme Clinton, Bill Clinton, qui ont accordé à la Chine un traitement préférentiel après avoir accédé au pouvoir, ce qui a en partie contribué à l'essor économique des Etats-Unis pendant les années 1990.

On peut espérer que les menaces d'une guerre commerciale avec la Chine ne sont que des grands discours qui ne seront pas suivis d'effets. La diffamation de la Chine est un thème qui revient tous les quatre ans et dont les électeurs se lassent. Espérons que la prochaine fois, les futurs candidats présidentiels américains auront des choses plus profondes à dire sur les relations entre les Etats-Unis et la Chine. Les électeurs américains méritent mieux que cela.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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