Dernière mise à jour à 14h11 le 22/08
La récente visite au Kenya du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi vient rappeler que ce pays d'Afrique de l'Est peut être considéré comme un modèle de la coopération sino-africaine dans le domaine des infrastructures.
Le déplacement de M. Wang est d'autant plus remarquable au niveau africain qu'il intervient peu après la récente réunion des coordinateurs de la mise en oeuvre des actions de suivi du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui s'est tenu en décembre 2015 à Johannesburg.
Lors de la réunion de suivi du FCSA tenue le 29 juillet à Beijing, les participants ont notamment évalué les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des engagements pris lors du sommet. Cette réunion a particulièrement porté sur les grands programmes d'infrastructures qui complètent ceux de l'Agenda 2063, le plan de développement de l'Union africaine pour les 50 prochaines années.
Le Kenya, première économie d'Afrique de l'Est, est l'un des principaux pays africains qui sont très actifs dans l'approfondissement de la coopération mutuellement bénéfique avec la Chine.
Le président kenyan Uhuru Kenyatta, recevant M. Wang à Nairobi, a exprimé une nouvelle fois le souhait de voir une articulation de la stratégie de développement socio-économique de son pays avec l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route".
Incontestablement le hub de l'Afrique de l'Est, le Kenya constitue une plateforme routière, maritime, aéroportuaire, financière, sanitaire et éducative pour la région. Or, son potentiel de croissance demeure encore limité par le faible développement des infrastructures, alors que le gouvernement kenyan s'est donné pour objectif de faire de ce pays de 41,8 millions d'habitants, dont environ 40% vivent sous le seuil de pauvreté, un pays à revenu intermédiaire d'ici 2030.
Avec la participation active à la construction de la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi, du port et de la zone économique spéciale de Mombasa, trois projets phares en passe d'être mis en oeuvre, la Chine espère renforcer sa coopération pratique avec le Kenya et aider ce pays à s'industrialiser rapidement.
En effet, avec la hausse rapide des investissements d'entreprises chinoises dans le pays ces dernières années, le Kenya souhaite profiter de cette aubaine afin de devenir une importante tête de pont pour les investissements chinois en Afrique ainsi qu'une porte d'entrée des produits chinois sur le continent.
Bénéficiant d'une relation amicale traditionnelle ainsi que d'une confiance politique mutuelle de haut niveau, la Chine et le Kenya ont défini un cadre de coopération dans cinq domaines majeurs, à savoir l'industrialisation et la construction d'infrastructures, l'agriculture et la protection de l'environnement, les échanges culturels et éducatifs, la paix et la sécurité ainsi que les affaires juridiques et policières, de même que les affaires internationales et régionales.
Dans ce cadre, la Chine coopérera également avec le Kenya pour la construction d'un couloir économique industriel qui devrait relier des routes et des ports, et aider ainsi le Kenya à se développer pour devenir le centre logistique et manufacturier de l'Afrique de l'Est.
L'année 2016 a marqué le lancement du plan d'action adopté lors du sommet du FCSA et qui porte sur dix programmes majeurs pour la coopération sino-africaine couvrant des domaines tels que l'agriculture, l'industrialisation et les infrastructures, dotés d'un remarquable soutien financier chinois de 60 milliards de dollars pour la période allant de 2016 à 2018.
Sans aucun doute, faire en sorte de mettre en oeuvre rapidement les projets convenus et garantir le bon avancement des projets déjà lancés durant l'année en cours permettra certainement de jeter des bases solides d'une pleine mise en oeuvre de ce plan d'action prometteur pour le futur développement de l'Afrique.