Le temps est venu pour le Japon d'agir de façon responsable

Dans la foulée de la réunion mercredi à Tokyo des chefs de la diplomatie de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud, Shotaro Yachi, chef du Conseil japonais de sécurité nationale, a entamé mercredi une visite très attendue en Chine qui vise à raccommoder des relations sino-nippones tendues en raison d'une vision déformée de l'Histoire au Japon et de son gouvernement de droite.

Pendant son séjour en Chine, cet important conseiller politique du Premier ministre japonais Shinzo Abe prendra part au 3e Dialogue politique sino-japonais de haut niveau et rencontrera de hauts responsables chinois, dont le Premier ministre chinois Li Keqiang et le conseiller d'Etat chinois Yang Jiechi.

Mais si cet émissaire s'attend à un déplacement fructueux, il lui est fortement lui conseillé de garder ces trois choses à l'esprit.

Tout d'abord, lors du 3e Dialogue politique sino-japonais de haut niveau, il est souhaitable que le Japon maintienne l'élan positif dans son rapprochement avec la Chine, surmontant les obstacles et se concentrant sur une approche dite à "quatre roues motrices", destinée à promouvoir la coopération politique, économique, commerciale, culturelle, ainsi que dans le développement durable.

Ceci sera bénéfique pour les deux pays afin de renforcer la confiance politique mutuelle, de gérer correctement les questions sensibles, de renforcer le dialogue de sécurité et les consultations politiques, ainsi que de promouvoir la compréhension mutuelle et la confiance.

Cette coopération entre les deuxième et troisième économies de la planète permettra de produire des résultats mutuellement bénéfiques, d'accélérer l'intégration en Asie de l'Est et de contribuer à la paix, au développement et à la prospérité de la région.

Deuxièmement, le Japon devrait respecter l'accord de principe en quatre points sur l'amélioration des relations bilatérales qu'il a conclu en 2014 avec la Chine et s'assurer que leurs différends sont contrôlables.

A propos des îles Diaoyu en mer de Chine orientale, les deux parties devraient garder à l'esprit les relations bilatérales globales et les intérêts communs, renforcer la confiance mutuelle et contrôler les différends. La Chine se montrera ferme dans la préservation de sa souveraineté territoriale et de ses droits maritimes et elle est prête à résoudre ce problème de façon appropriée par le dialogue.

Concernant les litiges en mer de Chine méridionale, le Japon, en tant que pays qui n'a aucune revendication dans cette région, devrait se montrer plus prudent dans ses paroles et ses actes et s'abstenir de toute action susceptible de compromettre la paix et la stabilité régionale.

Troisièmement, les questions historiques sont étroitement liées au socle politique des relations sino-japonaises et au sentiment national de 1,3 milliard de Chinois. La Chine souhaite que son voisin puisse faire face correctement à l'Histoire, la regarder comme un miroir et se tourner vers l'avenir.

Sur ce point, la Chine a montré l'exemple au Japon. Bien que leurs relations bilatérales aient été assombries par les revendications illégales de Tokyo sur les îles Diaoyu et son ingérence dans les litiges concernant les îles de la mer de Chine méridionale, la conviction de la Chine que ces différends doivent se résoudre par le dialogue n'a jamais été ébranlée. Sa participation à la récente réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères en est une preuve.

Désormais, c'est à Tokyo d'agir. Le temps est venu pour le Japon d'agir comme un acteur responsable.