Dernière mise à jour à 08h54 le 19/10
Le 17 octobre, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a une nouvelle fois offert des sacrifices dans un sanctuaire dédié à des criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale ; ces sacrifices réguliers faits au Temple de Yasukuni semblent presque être devenues une « nouvelle pratique » des leaders japonais. Le 18 octobre, le Quotidien du Peuple a publié un commentaire critiquant ce comportement d'hommage à des fantômes, et soulignant que cette vision perverse de l'histoire rend la direction nationale de développement du Japon particulièrement confuse, et constitue un danger potentiel pour l'ordre régional et international.
L'article insiste sur le fait que la façon erronée dont le Japon considère l'histoire affecte profondément sa gestion des affaires internationales, ce que la communauté internationale a déjà clairement perçu. Certains stratèges américains ont récemment proposé, après la visite du Président Obama à Hiroshima, que le Premier ministre Shinzo Abe se rende à son tour à Pearl Harbor. Le gouvernement japonais a catégoriquement repoussé cette idée. Quand on connaît l'attitude actuelle du gouvernement japonais envers les questions historiques, il n'était guère difficile d'imaginer ce genre de résultat.
Quand, l'année dernière, l'UNESCO a inclus les « Dossiers sur le massacre de Nanjing » dans la Mémoire du Monde, le Secrétaire général du gouvernement japonais Yoshihide Suga a dit que les résultats de l'examen ne reflétaient pas les vues du Japon, qui « examinera l'arrêt du versement des contributions de pays membre et des contributions volontaires ». Et de fait, selon les médias japonais, le Japon n'a pas encore versé cette année de contributions de pays membre et ni de contributions volontaires en faveur de l'UNESCO.
Le massacre de Nanjing est une faute grave commise par le militarisme japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, dont la communauté internationale a reconnu les faits historiques. L'inclusion des « Dossiers sur le massacre de Nanjing » dans la Mémoire du monde a pour but de montrer à la communauté internationale la nécessité de se rappeler l'histoire, de chérir la paix et de défendre la dignité humaine, et que cela nous concerne tous. Cependant, le gouvernement japonais, faisant fi de la justice historique, non seulement s'empêtre de façon déraisonnable dans le processus de ses déclarations précédentes, mais se livre également aujourd'hui à une sorte de farce, arrêtant le paiement de ses contributions pour faire « contrepoids », ce qui montre pleinement que, aux yeux des forces politiques de droite japonais, pour couvrir l'importance de la faute due à l'agressivité passée, les obligations japonaises envers la communauté internationale sont le seul levier qui se trouve à leur disposition.
Selon l'article, depuis un certain temps, s'agissant des questions historiques, la droite japonaise a fréquemment tendance à remonter dans le temps, essayant, de diverses façons, de briser le régime de paix d'après-guerre dans le monde réel, n'attendant qu'une chose, déformer le récit de l'histoire pour se donner une nouvelle apparence. Pour atteindre ces objectifs politiques de droite, le gouvernement japonais a, dans un choix tactique spécifique, monté en épingle et sans raison une « menace pour sa sécurité périphérique » pour créer un prétexte justifiant sa sortie du cadre d'origine de sa politique de sécurité. Ou encore, agissant de manière hypocrite sous le masque de la sincérité, comme lors du cycle d'été des élections au Sénat, délibérément atténué les questions relatives à la sécurité sur lesquelles il insistait tant auparavant, afin d'éviter un retournement violent de l'opinion publique. Ou encore par la formation de cliques, afin d'attirer de nouveau le G7 sur les questions maritimes, en essayant de se rapprocher des États-Unis, ou encore en tentant d'intensifier les conflits régionaux, tout cela bien sûr pour leur propre intérêt.
Forcer la main à l'opinion publique nationale, renforcer les alliances militaires, poursuivre sa percée dans le domaine de la sécurité... ces manœuvres du Japon font renaître le « danger japonais » tel qu'on l'a déjà connu dans l'histoire, avant et après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
L'article souligne enfin que chacun peut voir, à partir du miroir de l'histoire, tout le danger que cette dérive droitière du Japon signifie. La communauté internationale doit clairement réaliser que la paix mondiale n'est jamais une récolte acquise une fois pour toutes, elle a besoin du soutien et de la protection de l'équité et de la justice, et davantage encore défendre sa vision et ses actes par une stratégie claire.