L'esprit de partenariat face au protectionnisme et à la démondialisation

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit), la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines, l'échec du référendum constitutionnel italien ... L'année 2016 s'est terminée avec une série de coups de théâtre qui ont ébranlé l'un après l'autre la politique et l'économie mondiales.

En 2017, d'autres événements absolument inattendus pourraient nous attendre. Dès le début de l'année, on constate en effet la montée des inquiétudes provoquées par le protectionnisme et la démondialisation. Comment surmonter les difficultés à venir afin d'aboutir à un développement commun ? L'esprit de partenariat pourrait être la clé.

DE POSSIBLES BOULEVERSEMENTS POLITIQUES ET ECONOMIQUES

Les élections présidentielles françaises débuteront en avril 2017. De nombreux observateurs estiment que si Marine Le Pen, candidate du Front national, parti d'extrême droite français, parvient au second tour des élections, les Français éliront son adversaire, quel qu'il soit. Mais impossible n'est pas français ! La montée du populisme et du sentiment anti-mondialisation pourraient favoriser un nouveau coup de théâtre. Même s'il est peu probable que Marine Le Pen emménage au Palais de l'Elysée en 2017, l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite pourrait être plus probable dans cinq ans, si la situation économique et sécuritaire en France ne s'améliore pas dans les années à venir.

La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé en novembre dernier sa candidature à un nouveau mandat. Après onze ans au pouvoir, la chancelière ne représente plus le changement aux yeux du public. Avec la montée du populisme, son Union chrétienne-démocrate et la coalition au pouvoir ont déjà essuyé des revers lors des élections régionales de l'automne dernier. De plus, la politique migratoire de Mme Merkel a engendré des polémiques et fait chuter sa popularité. En 2017, ce problème ne peut que s'aggraver. Tout incident lié à ce sujet pourrait ébranler l'opinion publique. Si Mme Merkel n'est pas réélue, le départ de cette dirigeante expérimentée sera une catastrophe pour l'intégration européenne.

En 2017, la Maison Blanche accueillera un nouveau président, Donald Trump. La politique économique que prône M. Trump s'appuie principalement sur la réduction des impôts et les investissements dans les infrastructures, qui visent à stimuler la croissance économique. Le paradoxe est que la réduction des impôts entraînera la diminution des recettes fiscales alors que la politique de stimulation économique accroîtra les dépenses, ce qui creusera inévitablement le déficit et détériorera la situation financière fédérale. Ainsi, le dollar pourrait parfaitement faire l'objet de corrections techniques temporaires, tout en imposant des influences sur l'économie mondiale.

L'ESPRIT DE PARTENARIAT EN FAVEUR D'UN DEVELOPPEMENT COMMUN

Lors de la 24e réunion des dirigeants économiques de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), tenue en novembre dernier dans la capitale péruvienne Lima, le président chinois Xi Jinping a exprimé son soutien en faveur du libre-échange et de la mondialisation économique. Le dirigeant chinois a rappelé la feuille de route pour une croissance économique mondiale forte, durable, équilibrée et inclusive, élaborée à l'issue du sommet du G20 de Hangzhou en septembre dernier. Il a également ajouté que ce document incarnait l'esprit de partenariat face aux difficultés et l'engagement en faveur d'un développement commun. "Ce qui est important, c'est de la combiner (la feuille de route) avec nos pratiques de développement respectives, de tout faire pour assurer l'équité et la justice en s'orientant vers une direction plus inclusive et mutuellement bénéfique", a expliqué le président chinois.

Selon des experts en relations internationales, bien que la mondialisation connaisse des revers avec la montée de l'isolationnisme et du populisme en Occident, sa tendance générale ne changera pas. Par ailleurs, alors que la mondialisation sous sa forme actuelle est aujourd'hui confrontée au défi de la hausse du protectionnisme, l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" propose un nouveau type de mondialisation, plus adapté au développement du monde. Pour l'ambassadeur de Suisse en Chine, Jean-Jacques de Dardel, "la Chine est maintenant une force pour le bon déroulement de l'économie mondiale, mais aussi pour l'interconnexion des intérêts à travers le monde. Ce qui est, d'après moi, l'un des meilleurs résultats de la mondialisation".

Du 15 au 18 janvier, le président chinois Xi Jinping effectue une visite d'Etat en Suisse, où il participera à la Conférence annuelle à Davos du Forum économique mondial (FEM) et se rendra à l'Office des Nations Unies à Genève et aux sièges de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Comité international olympique (CIO). Alors que le monde s'attend à davantage de "solutions chinoises", ces échanges approfondis entre le président Xi et d'autres dirigeants du monde au début de l'année 2017 pourraient être le commencement d'un nouveau rôle de la Chine comme leader dans la promotion de la paix et de la mondialisation, dans l'amélioration de la gouvernance mondiale, dans la reprise de l'économie mondiale et dans la lutte contre les défis auxquels doit faire face la communauté internationale.