Dernière mise à jour à 08h32 le 03/03
Lors de la conversation téléphonique avec son homologue américain Donald Trump en février dernier, le président chinois Xi Jinping a déclaré qu'il saluait la volonté de M. Trump d'élargir la coopération sino-américaine et de développer les relations bilatérales constructives qui bénéficient à la fois aux deux pays et à la communauté internationale.
Au cours du même mois il y a 45 ans, le président américain Richard Nixon a effectué une visite historique en Chine. Le 28 février 1972, le dernier jour de sa visite, les deux pays ont publié le Communiqué de Shanghai, posant le fondement pour la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
Quarante-cinq ans plus tard, l'esprit et le patrimoine de ce communiqué historique demeurent.
INTERETS DES DEUX PEUPLES
"En 1972, les membres du personnel chinois, comme les serveurs, les portiers et les cuisiniers, étaient timides et curieux envers les invités venus de l'autre rive de l'océan Pacifique", a raconté Qiu Huanxi, un ancien employé de l'Hôtel de Jinjiang à Shanghai, où a séjourné M. Nixon. "Nous avons constaté plus tard que le personnel américain avait le même sentiment que nous".
"Cette visite, qui a permis de briser la glace, a aidé les deux pays à se connaître, à dissiper les malentendus et à s'ouvrir davantage, ce qui a bénéficié aux deux peuples", a affirmé M. Qiu;
Au cours de son appel téléphonique, M. Xi a indiqué que l'établissement de bonnes relations sino-américaines répondait aux intérêts fondamentaux des deux peuples, et qu'il s'agissait d'une responsabilité que la Chine et les Etats-Unis devaient assumer en tant que grands pays dans le monde.
M. Trump a déclaré que le développement des relations entre les Etats-Unis et la Chine avait reçu un énorme soutien de la part du peuple américain.
En tant que première et deuxième économies du monde, les Etats-Unis et la Chine assument aujourd'hui plus de responsabilités mondiales, en particulier face à l'incertitude économique, au développement inégal, aux crises régionales, au terrorisme, au protectionnisme, aux dossiers nucléaires et aux problèmes climatiques.
"A l'époque de la publication du Communiqué de Shanghai, le monde était en pleine Guerre froide. Quarante-cinq ans plus tard, le schéma du monde de l'après-guerre froide est toujours en réajustement", a analysé Wu Xinbo, directeur du Centre des études américaines de l'Université de Fudan.
M. Wu a indiqué que l'esprit de ce communiqué était toujours respecté par les deux parties et que l'un des héritages clés était la politique d'une seule Chine.
"L'adhésion du gouvernement américain à la politique d'une seule Chine est un acte responsable qui respecte les intérêts des deux peuples des deux pays", a souligné M. Wu.
GAGNANT-GAGNANT
Début février, la Société Walt Disney a déclaré que la croissance des parcs internationaux était largement due au succès de Disneyland Shanghai, qui a accueilli plus de sept millions de visiteurs depuis son ouverture en juin 2016.
Robert Iger, PDG de Walt Disney, a indiqué que le nombre de visiteurs dépasserait probablement les 10 millions d'ici son premier anniversaire.
La réussite de Disneyland Shanghai forme un contraste dans le contexte de stagnation économique mondiale, et dépend du marché chinois qui est énorme et prometteur.
Les Etats-Unis représentent le premier importateur et une source importante d'investissements étrangers pour la Chine. Parallèlement, les exportations américaines vers la Chine ont progressé à un rythme annuel moyen de 11% ces dix dernières années, lorsque la Chine est devenue l'acheteur principal d'avions, de produits agricoles, de voitures et de circuits intégrés des Etats-Unis.
Le volume du commerce bilatéral a explosé à plus de 500 milliards de dollars en 2016, contre seulement un milliard de dollars pendant les années 1970.
Dans sa conversation téléphonique avec M. Trump, M. Xi a indiqué que la Chine était prête à promouvoir la coopération mutuellement avantageuse avec les Etats-Unis dans divers domaines.
M. Trump a indiqué que les Etats-Unis étaient engagés à renforcer la coopération gagnant-gagnant avec la Chine dans plusieurs domaines.
En janvier, M. Xi a déclaré lors du Forum économique mondial à Davos que le recours au protectionnisme était comme si on s'enfermait dans une chambre obscure.
"On se protège du vent et de la pluie, mais on se bloque également de la lumière et de l'air", a-t-il indiqué.
"Une guerre commerciale ne fera aucun vainqueur", a averti M. Xi lors de ce forum.
DAVANTAGE D'ATTENTES
Charles Newman, professeur à l'Université de New York (NYU) à Shanghai, a déclaré qu'une Chine plus ouverte apporterait la prospérité au monde et permettrait à plus d'Américains de travailler en Chine.
Possédant des doctorats en mathématique et en physique, M. Newman est devenu membre du corps professoral de la NYU en 1971. Il enseigne à la NYU Shanghai depuis presque quatre ans.
Louis J. Demetroulakes, un étudiant américain à la NYU Shanghai, a déclaré que la coopération sino-américaine représenterait sûrement la tendance du développement mondial dans les 30 prochaines années, à laquelle il souhaite participer.
En tant que premier institut d'enseignement supérieur sino-américain, la NYU Shanghai a accueilli environ 1.200 étudiants de 60 pays et régions au cours des quatre dernières années.
Yu Lizhong, président de la NYU Shanghai, a indiqué que la conversation entre les dirigeants chinois et américain lui a rappelé le Communiqué de Shanghai, qui appelait également à promouvoir les échanges bilatéraux culturels et scientifiques.
"Les relations sino-américaines devraient dépasser le communiqué, parce que ce dernier porte encore les stigmates de la Guerre froide", a affirmé M. Wu du Centre des études américaines de l'Université de Fudan. "Les deux pays construiront progressivement un nouveau type de relations entre grandes puissances tournées vers l'avenir et la civilisation humaine".